
C’est officiel, les patients peuvent accéder désormais directement à un(e) infirmier(re) en pratique avancée (IPA) sans passer par la case médecin. L’objectif étant de fluidifier l’accès aux soins dans un contexte difficile. On vous explique tout.
Les infirmiers et infirmières en pratique avancée (IPA), jeune profession créée en 2016, pourront désormais, sous certaines conditions, recevoir des patients et prescrire des soins. Le décret est enfin paru au Journal officiel, le mardi 21 janvier 2025. Cela concerne les IPA exerçant en hôpitaux, établissements médico-sociaux (Ehpad), centres et maisons de santé, mais pas en pratique libérale.
Le Conseil international des infirmiers (CCI) précise qu’un infirmier qui exerce en pratique avancée est « un infirmier diplômé qui a acquis des connaissances théoriques, le savoir-faire nécessaire aux prises de décisions complexes, de même que les compétences cliniques indispensables à la pratique avancée de sa profession. Les caractéristiques de cette pratique avancée sont déterminées par le contexte dans lequel l’infirmier sera autorisée à exercer. »
Les IPA en pratique
Les IPA ont fait un cursus universitaire de deux années supplémentaires (par rapport aux études classiques d’infirmier) au sein de l’université de médecine. « Ils ont pu acquérir de nouvelles compétences théoriques et une expertise qui leur permettent de gérer les situations de soins complexes et un recours intermédiaire entre le médecin et les infirmiers », explique Jean-François Cauquil, vice-président de l’Union nationale des infirmiers en pratique avancée (Unipa) et infirmier psychiatrique.
C’est une avancée considérable pour l’accès aux soins, en psychiatrie notamment.
Jean-François Cauquil, vice-président de l’Unipa
Ils vont pouvoir exercer dans plusieurs domaines : pathologies chroniques stabilisées, urgences, psychiatrie, oncologie, néphrologie. Les IPA peuvent par exemple réaliser des sutures (sauf au niveau du visage et des mains) et demander certains examens comme un électro-cardiogramme. Ce qui permettra de libérer du temps pour les médecins, notamment dans le suivi des patients en affection longue durée (ALD).
« C’est une avancée considérable pour l’accès aux soins, se réjouit Jean-François Cauquil. En psychiatrie par exemple, cela va nous permettre de travailler avec d’autres professionnels de soins comme des addictologues ou les médecins généralistes… »
La liste des médicaments, examens et autres soins que les IPA pourront prescrire directement n’est pas encore connue. Elle sera fixée ultérieurement par un arrêté du ministre de la Santé.