Frais de gestion : « une erreur sémantique »

Frais de gestion : "une erreur sémantique" © 123 RF
Frais de gestion : "une erreur sémantique" © 123 RF

Le cabinet Asteres et l’Institut Sapiens, laboratoire d’idées dont l’objectif est « d’éclairer le débat économique et social » viennent de publier une étude indépendante sur les frais de gestion des complémentaires santé. Intéressant ! Ils rejoignent par leur analyse ce qu’ont toujours dit les Mutuelles de France… Florilège.

« Le débat sur les frais de gestion ne peut s’en tenir à une simple comparaison comptable. La comparaison trop approximative de ces frais avec ceux de l’Assurance maladie ne permet pas de rendre compte de la réalité qui s’y cache. Les frais de gestion sont les vecteurs de l’amélioration du système de santé. Que ce soit à travers le développement de solutions innovantes d’offre de couverture ou de services de prévention, d’accompagnement ou d’accès aux soins, de téléconsultation ou de l’incubation de startups en santé. Ces frais sont aussi le reflet d’emplois situés en France et de services de libre choix. Ils sont corrélés à l’existence d’un faible reste à charge pour les usagers de notre système de santé. » C’est la conclusion de l’étude présentée par le cabinet Asteres et l’Institut Sapiens. Ce laboratoire d’idées indépendant a comme objectif d’éclairer le débat économique et social. 

Mieux, l’enquête se termine par cette phrase : « Les « frais de gestion » relèvent donc plus d’une erreur de sémantique que d’une erreur de gestion. Présentés à tort comme une dérive du système à deux acteurs, ce sont au contraire ce qui lui permet d’innover. Et de mieux protéger les usagers. »

« Présentés à tort comme une dérive du système à deux acteurs, les FRAIS DE GESTION sont au contraire ce qui lui permet d’innover. et de mieux protéger les usagers. »

Institut Sapiens

Comparer des chevaux et des alouettes

Un tel plaidoyer ne fait que rejoindre l’analyse qu’en fait le monde mutualiste. Et plus particulièrement celle de la Fédération des mutuelles de France. « Il y a un véritable enfumage sur ces questions. Sous prétexte de comparer des pourcentages de frais de gestion entre le régime obligatoire et le régime complémentaire, on compare des chevaux et des alouettes. Et on en déduit opportunément que les organismes complémentaires gèrent moins bien que le régime obligatoire. Or, c’est faux. Ni plus, ni moins », répondait Jean-Paul Benoit, président de la Fédération des mutuelles de France, dans une interview récente à Miroir Social.

Dans l’intérêt des adhérents

Tant décriés, les frais de gestion, sont en fait un ensemble d’investissements des complémentaires santé. Ils sont calculés au plus juste dans l’intérêt des adhérents. Pour les mutuelles, ces frais regroupent les coûts de traitement des dossiers, mais aussi les actions sociales des mutuelles, le développement d’actions de prévention, et de centres de santé.

Rappelons que pour maintenir le niveau des cotisations au plus bas, les mutuelles, organismes à but non lucratif, ont fait baisser leur frais de gestion en moyenne d’1,4 % par an depuis 2 ans. 

Plus importantes que ces bien mal appelés « frais de gestion » sont les taxes imposées par l’État et qui ne cessent d’augmenter. Sur 100 € de cotisation, 15 € sont reversés à l’Etat. Cette pression fiscale sur les mutuelles est particulièrement importante. Qui peut comprendre qu’aujourd’hui la couverture santé soit trois fois plus taxée que le hamburger ?

Pour 100 euros de cotisation

Remboursement de dépenses santé68,8 euros 
Taxes imposées par l’état 15,3 euros
Frais de gestion et actions sociales14,3 euros
Réserves prudentielles obligatoires1,6 euros
= 100 euros

(source Fnmf)