Etats-Unis : le nombre de cancers en chute libre depuis vingt ans

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Le nombre de personnes diagnostiquées ou mortes suite à un cancer a baissé de 26 % en vingt ans aux Etats-Unis, d‘après une étude publiée début janvier par l’American Cancer Society.

Selon un rapport publié début janvier par l’American Cancer Society, le nombre de cas de cancers aux Etats-Unis est en baisse constante depuis vingt ans. En 2015, le nombre d’Américains morts des suites d’un cancer était inférieur de 26 % par rapport à 1991. Les chercheurs sont formels : non seulement il y a de moins en moins de cancers diagnostiqués, mais les malades ont également aujourd’hui plus de chance de survie.

Une prévention accrue

Une situation que les chercheurs expliquent d’abord par la diminution du nombre de fumeurs dans le pays : 42 % des Américains en 1965 contre 15 % en 2015. Une réduction drastique due à des lois anti-tabac qui ont fait chuter le taux de nicotine dans les cigarettes, ou interdire la mention « light » sur les paquets. La prévention et les traitement se sont aussi améliorés, ce qui a conduit à une forte baisse du nombre de décès pour les cancers du poumon, du sein (39 %), de la prostate (52 %) et du cancer colorectal, les quatre cancers les plus courants.

La baisse observée est cependant plus forte chez les hommes que chez les femmes. Les taux de décès par cancer du poumon ont chuté de 45 % chez les hommes entre 1990 et 2015 et n’a baissé que de 19 %  chez les femmes, entre 2002 et 2015.

D’autres cancers, moins fréquents que ceux du poumon ou du sein, ont en revanche été en progression entre 2011 et 2015. Il s’agit notamment du cancer du foie (de 2,7 % par an chez les femmes et de 1,6 % chez les hommes), du cancer du col de l’utérus d’environ (2 % par an ) et du pancréas chez les hommes (de 0,3 % par an).

Des disparités d’une population à l’autre

Si la baisse de mortalité concerne plus les hommes que les femmes, les scientifiques relèvent aussi une nette différence d’une origine ethnique à une autre. Une analyse rendue possible par le recencement ethnique légal aux Etats-Unis mais interdit en France.

« Après un ajustement concernant le sexe, l’âge et le stade du diagnostic, le risque relatif de décès suite à un cancer est 33 % plus élevé chez les patients d’origine afro-américaine que chez les patients blancs. La disparité est encore plus frappante chez les Amérindiens, soulignent les chercheurs. Ils sont plus susceptibles, à hauteur de 51 %, de mourir de leur cancer. » Des populations plus touchées par la précarité, qui ont par conséquent un accès moindre à une prévention et à des soins de qualité, et des taux plus élevés de tabagisme et d’obésité.

En France, les chiffres du cancer sont bien différents de ceux qu’on relève outre-Atlantique. Loin de diminuer, la mortalité liée au cancer du poumon augmente, et est en passe de devenir la première cause de mortalité chez les femmes, devant le cancer du sein. En 2015, un Français sur trois fume, ce qui place la France bien loin devant l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique ou les Pays-Bas, qui ne comptent qu’un quart de fumeurs.

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