Déserts médicaux : 151 zones prioritaires accueilleront des médecins dès septembre

Deux jours par mois, sur la base du volontariat, des médecins iront exercer dans les territoires sous-dotés. © 123RF
Deux jours par mois, sur la base du volontariat, des médecins iront exercer dans les territoires sous-dotés. © 123RF

Pour lutter contre les déserts médicaux, le gouvernement a annoncé un dispositif qui devrait se mettre en place à la rentrée. 151 zones prioritaires accueilleront des médecins volontaires qui exerceront jusqu’à deux jours par mois.

Le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, a dévoilé, vendredi 27 juin, la carte des 151 zones prioritaires qui recevront, dès septembre, des médecins volontaires en renfort. Une première étape qui devrait bénéficier à 2,5 millions de patients, selon le ministère, dès le 1er septembre. Jusqu’à deux jours par mois, ces médecins volontaires installés en zone médicalement bien dotée viendront prêter main forte aux praticiens dans les territoires en souffrance. Du côté du gouvernement, on assure qu’il y aura des « contreparties financières » (dont le montant n’a pas été précisé à ce jour) pour ces bénévoles.

La carte des zones prioritaires

Les zones prioritaires dévoilées par le ministre de la Santé sont entre autres : la Creuse, l’Yonne, l’Indre, le Cher, le Gers, le Tarn, l’Aude, les Landes, mais aussi la Haute-Marne, la Nièvre, l’Allier, la Dordogne, le Lot-et-Garonne… Les territoires plus attractifs, telles les métropoles ou les côtes méditerranéenne et atlantique, n’y figurent pas, ni l’Ile-de-France, qui souffre pourtant, elle aussi, d’une faible densité de généralistes, comme en Seine-Saint-Denis.

Réaction des médecins

Mais cette mesure, qui est selon le Premier ministre François Bayrou, une « mission de solidarité territoriale obligatoire », n’est pas du goût de tous les professionnels de santé. MG France, le premier syndicat de médecins généralistes pointe quelques remarques : « Dans l’intérêt des patients, il faudra s’assurer que leurs conditions d’exercice seront bonnes, que les cabinets secondaires soient par exemple équipés d’un logiciel métier de sorte que les médecins qui vont se relayer puissent assurer la continuité des soins. Pour l’heure, les conditions concrètes de réalisation de ce projet ne sont pas claires », a réagi auprès de Libération Agnes Gianotti, la présidente.

Les médecins dans leur ensemble restent opposés à une obligation d’aller exercer dans ces zones dites prioritaires, s’il fallait en passer par là. D’autre part, le gouvernement a annoncé le 18 juin, une réforme de l’accès en deuxième année de médecine pour former plus de professionnels.