Tâches ménagères : la révolution égalitaire n’a pas (encore) eu lieu

Corvées ménagères : la révolution égalitaire n’a pas (encore) eu lieu © 123RF
Corvées ménagères : la révolution égalitaire n’a pas (encore) eu lieu © 123RF

La répartition des corvées ménagères dans le couple se serait améliorée depuis les années 1970. C’est en tout cas le sentiment partagé par 89 % des Français. Mais pour le sociologue Jean-Claude Kaufmann, l’impression d’une « révolution égalitaire » ne serait qu’une illusion.

A la question de savoir si les tâches ménagères sont également réparties dans le couple, la réponse du sociologue Jean-Claude Kaufmann est sans appel. « Nous sommes encore extrêmement loin de l’égalité », constate-t-il. Pourtant, dans l’imaginaire collectif, ce partage est aujourd’hui une réalité. Un récent sondage Ipsos révèle même que 89 % des Français « ont le sentiment » que la distribution des corvées au sein du couple s’est améliorée depuis cinquante ans. Jean-Claude Kaufmann reconnaît certes quelques avancées. Mais qui s’avèrent « excessivement lentes ».

Une autre étude, menée par l’Ifop, indique d’ailleurs à ce sujet que 73 % des femmes dans notre pays effectuent bien plus de tâches domestiques que leur conjoint. Alors, d’où vient cette impression d’équité ? « Au début de l’histoire du couple, le partage des tâches s’opère relativement facilement. Car les corvées sont encore limitées, analyse le sociologue. Mais à mesure de l’installation dans la vie quotidienne, lorsque les charges se multiplient et qu’elles s’alourdissent. Notamment quand la famille s’agrandit. L’inéquité va alors inévitablement s’imposer. »

Un esprit occupé en permanence

La question de la charge mentale doit bien sûr être prise en compte pour expliquer cette inégalité. « L’organisation du ménage, au-delà du temps manuel de travail, revient majoritairement à la femme. C’est elle qui a la famille dans la tête. Et ce poids pèse souvent très lourd », note Jean-Claude Kaufmann. Parmi les rares indicateurs aujourd’hui disponibles pour évaluer cette charge figure en particulier celui du temps passé à superviser la scolarité. Selon une étude du Centre de recherche sur les inégalités sociales (CRIS, ex-OSC) publiée il y a trois ans, 70 % des femmes déclarent diriger, chaque jour, les devoirs de leur(s) enfant(s).

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