Le 14 juin, une dizaine d’adhérents de la 525e Mutuelle participait à un atelier sur les aidants. Ils sont plus de 11 millions en France à aider un de leurs proches, oubliant quelquefois leur propre santé.
Mission essentielle de la 525e Mutuelle : protéger la santé de ses adhérents. Et particulièrement celle des seniors en mettant notamment en œuvre des ateliers de prévention ciblés sur leurs problématiques de santé, de bien-être. Le 14 juin, la 525e Mutuelle s’intéressait plus spécifiquement aux aidants. « De plus en plus, les retraités sont aujourd’hui confrontés à une double mission : celle d’aider leurs enfants en tant que parents et celle d’aider leurs parents âgés en perte d’autonomie liée à l’âge », explique Dominique Chambas, chargée de mission au pôle santé prévention de la mutuelle.
Les chiffres sont là, plutôt alarmants, et illustrent largement ce que sont les aidants : la France en compte 11 millions, soit un Français sur six. Mais le chiffre est sans doute supérieur car certaines personnes ne se reconnaissent pas aidantes alors qu’elles en assument la responsabilité. Au total, 48 % des aidants déclarent avoir une maladie chronique, 30 % se sentent anxieux et stressés et 25 % déclarent ressentir une fatigue physique et morale.
Premier rendez-vous
Une dizaine d’adhérents se retrouvait pour participer à ce premier rendez-vous du genre. La forme retenue était une exposition commentée pour que chacun trouve des outils et des conseils. Venait ensuite un temps d’échange et de partage. « Une vraie réflexion est née à la fois sur les moyens dont chacun pourrait disposer, mais aussi sur le fait que l’aidant oublie sa propre santé parce qu’il privilégie celle de la personne qu’il accompagne », souligne Dominique Chambas. Au cours de l’atelier, des mots forts, exprimés par les aidants eux-mêmes ont pu interpeller : « tristesse », « inquiétude », « culpabilité », « fatigue », « solitude », « disponibilité », « responsabilité », « aide financière »… D’autres plus réconfortants comme « amour », « confiance », « soutien », « répit », « écoute », ont aussi pu être exprimés.
L’objectif de l’atelier était avant tout d’aider les participants concernés par cette situation d’aidant à prendre soin d’eux. Car si le proche et l’aidant sont bien accompagnés, ce dernier a la possibilité de prendre du recul sur la situation, d’apprendre à gérer le stress et de se consacrer davantage à ses propres activités. Il doit continuer à se faire plaisir, comme par exemple en allant rendre visite à sa famille et ses amis, pratiquer des activités physiques, manger de façon équilibrée ou tout simplement se reposer.
De nouvelles compétences
Etre aidant, c’est aussi développer de multiples compétences : écoute, planification, anticipation, adaptation, capacité à décider, à gérer les difficultés et à trouver des solutions. Tout cela, l’aidant n’en a pas forcément conscience. Cet atelier, animé par Anne-Laure Mélis, coordinatrice de santé de la Mutualité Française Auvergne-Rhône-Alpes, a également permis de faire un point sur les solutions disponibles pour prendre soin du proche : réseau familial mais aussi professionnel qui peuvent permettre de décompresser. Les interlocuteurs institutionnels existent : la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), le conseil départemental, les structures de répit, les associations (France Alzheimer, Ligue contre le cancer, Unafam, APF, Unapei…).
Les participants ont pu poser leurs questions plus personnelles en fin d’atelier. Ils sont tous repartis avec un document précieux : « Le Passeport de l’aidant », et d’autres dossiers utiles sur la métropole de Lyon, précurseur dans le domaine, puisqu’un point d’entrée unique géré par l’ARS permet aux demandeurs de s’orienter plus rapidement et d’obtenir au plus vite des informations.
RENÉ SAINT-VINCENT