Addiction aux opioïdes : la prise en charge en ambulatoire est plus sûre

Addiction aux opioïdes 123RF©
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En France, 10 millions d’anti-douleurs à base d’opioïdes, médicaments fortement addictogènes, ont été vendus en 2015 et la consommation ne cesse d’augmenter. Une étude publiée dans le journal médical Jama révèle que, pour mieux soigner ces malades dépendants, la prise en charge en ambulatoire réduirait les risques de surdosages et d’hospitalisations par la suite.

Tramadol, codéine, ces produits sont de plus en plus vendus en France. Ce n’est toutefois rien à côté des Etats-Unis où, chaque jour, 115 personnes meurent d’un surdosage dû aux opioïdes. La prise en charge de ces malades est donc primordiale. Une étude récente, menée par des chercheurs de Boston et publiée dans la revue médicale Jama, révèle que les soins apportés à ces malades, lorsqu’ils sont en ambulatoire, réduit les risques de surdosages et d’hospitalisations.

Se faire soigner en ambulatoire

On a depuis trente ans montré l’intérêt, pour les patients, de bénéficier d’un traitement de substitution aux opiacés. Or, le cadre de la prise en charge est très important. C’est pourquoi des chercheurs de Boston ont examiné le parcours de plus de 37 000 patients.

Ces derniers étaient soignés aux Etats-Unis pour un trouble de consommation d’opioïdes. Certains recevaient des médicaments en ambulatoire et d’autres, des soins à l’hôpital.

La moitié, soit 18 545 personnes, bénéficiait d’un traitement de substitution mis en place en ambulatoire (87 % par de la buprénorphine) et l’autre moitié (18 545 personnes également) ont bénéficié de soins hospitaliers (courts ou longs séjours avec ou sans traitement de substitution ensuite).
« A un an, les taux de surdosages liés aux opioïdes étaient de 2,2 pour 100 personnes, dans le groupe ambulatoire versus 3,5 à 7 (dans le groupe hospitalisation », peut-on lire dans l’étude.
Les auteurs concluent sur le moindre coût et la meilleure sécurité lorsque les prises en charge se font en ambulatoire. Ils incitent à bien peser le pour et le contre entre l’ambulatoire et l’hospitalisation d’un patient souffrant d’addiction aux opioïdes.