Les maladies chroniques coûtent cher aux pays européens

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D’après un rapport publié dans le Panorama de la santé : Europe 2016, les maladies chroniques pèseraient très lourd dans le budget des pays de l’Union européenne.

Des milliards d’euros pourraient être économisés chaque année en Europe. Comment ? En lançant de meilleures politiques publiques de santé, de prévention et des soins de santé plus efficaces. En effet, d’après un rapport paru dans le Panorama de la santé : Europe 2016, ces politiques pourraient sauver des centaines de milliers de vies et de ce fait à économiser plusieurs milliards d’euros chaque année en Europe.

Les maladies chroniques coûtent cher aux pays de l’UE

Ce rapport met en lumière le décès prématuré de 550 000 personnes d’âge actif des suites de maladies chroniques : crises cardiaques, Avc, diabète ou cancer et surtout le coût 115 milliards d’euros par an pour les pays de l’Union européenne, soit 0,8 % du Pib.

Certains même ont pris du retard, notamment en termes de taux de survie après un cancer comme le Royaume-Uni, l’Irlande et, surtout, certains pays d’Europe centrale et orientale.

Mais ce n’est pas tout, car ces problèmes de santé pèsent très lourdement sur les dépenses liées aux prestations sociales, « 1,7 % du Pib des pays de l’UE étant consacré aux pensions d’invalidité et aux congés payés de maladie en moyenne chaque année, ce qui est supérieur aux dépenses allouées aux allocations de chômage », insiste le rapport.

« Il faut redoubler d’efforts pour lutter contre les inégalités s’agissant de l’accès aux soins et de leur qualité. Les systèmes de santé européens doivent en outre gagner en efficience pour orienter les ressources là où elles ont le plus d’impact sur les résultats en matière de santé, comme les activités de prévention », a affirmé le Secrétaire général de l’Ocde, M. Angel Gurría, à l’occasion du lancement du rapport à Bruxelles aux côtés du Commissaire européen à la santé et à la sécurité alimentaire, M. Vytenis Andriukaitis.

Des inégalités au cœur même des pays

A l’intérieur même des pays, il existe de fortes inégalités : entre les personnes les moins qualifiées et les plus qualifiées, ainsi qu’entre les plus pauvres et les plus riches. « En moyenne, dans l’UE, les personnes ayant le plus faible niveau d’études ont une espérance de vie inférieure de sept ans à celle des personnes qui ont le niveau d’études le plus élevé. L’écart est particulièrement important dans les pays d’Europe centrale et orientale, surtout chez les hommes, en raison d’une plus forte prévalence des facteurs de risque », note le rapport.

La crise financière a pesé lourd dans les inégalités d’accès aux soins, surtout pour les personnes à bas revenu. En Grèce, la proportion de personnes pauvres déclarant ne pas se soigner pour des raisons financières a plus que doublé depuis 2008, passant de 7 % à plus de 16 % en 2014.

Pourtant, de solides systèmes de soins sont essentiels pour diminuer les inégalités en matière de santé car la population européenne est vieillissante et nécessitera des soins plus fréquents et plus lourds pour les pays.

Enfin, les régions reculées ou les quartiers pauvres doivent absolument être équipés en structures de soins primaires recommandent les auteurs du rapport.