Les maladies auto-immunes : quand notre corps devient un ennemi

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Les maladies auto-immunes (Mai) représentent aujourd’hui la troisième cause de mortalité après les affections cardio-vasculaires et les cancers. Si on ne peut pas encore en guérir, on les comprend de mieux en mieux. Et la recherche avance…

Les maladies auto-immunes (Mai) représentent aujourd’hui la troisième cause de mortalité après les affections cardio-vasculaires et les cancers. Si on ne peut pas encore en guérir, on les comprend de mieux en mieux. Et la recherche avance…

De multiples maladies

Il existe de nombreuses maladies auto-immunes. Elles touchent certains organes comme le pancréas (diabète de type1), le cerveau (sclérose en plaques), la thyroïde (thyroïdite de Hashimoto, maladie de Basedow), l’intestin (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin) les articulations (polyarthrite rhumatoïde) ou la peau (lupus, psoriasis). Certaines maladies auto-immunes sont rares – moins d’un cas pour 6 000 habitants. Mais, prises dans leur ensemble, elles touchent de nombreuses personnes et leur prévalence est en augmentation constante. La plus fréquente est la thyroïdite auto-immune : elle concernerait 3 à5 % des femmes. On détecte une maladie auto-immune par une analyse de sang suivie
d’examens complémentaires.

Qu’est-ce qu’une maladie auto-immune ?

Quand tout va bien, le système immunitaire protège l’organisme des agressions extérieures (virus, bactéries…) et tolère
ses propres constituants. Mais parfois, il dysfonctionne, prend ses propres cellules pour des ennemies et les attaque,
provoquant des maladies. Celles-ci évoluent de façon chronique tout au long de la vie avec des phases de poussée et de rémission.

Quels sont les facteurs de risque ?

On connaît encore mal les causes de ces maladies. Elles seraient probablement dues à un ensemble de facteurs génétiques (il y a des familles de malades) et environnementaux. Les maladies auto-immunes touchent plus les femmes que les hommes. Les hormones sexuelles féminines joueraient sans doute un rôle dans leur survenue, tout comme une inflammation chronique ou un dysfonctionnement des lymphocytes B (chargés de produire les anticorps). Des facteurs exogènes – virus, bactéries ou certains médicaments – pourraient aussi avoir leur part de responsabilité. Le stress pourrait être un facteur déclenchant.

Pourquoi sont-elles en augmentation ?

Les populations vivant dans des pays industrialisés, à haut niveau d’hygiène, développent davantage d’allergies et de maladies auto-immunes. Ce constat incite certains scientifi ques à considérer que l’hygiène et l’utilisation des antibiotiques favoriseraient l’essor de ces maladies parmi des populations de moins en moins soumises à l’épreuve des infections.

No stress

Les maladies auto-immunes, qui évoluent par poussées, sont très sensibles au stress… Yoga, méditation, relaxation,
qi gong… toutes les disciplines qui permettent de se détendre retardent leur évolution. Une activité physique régulière
est aussi recommandée, en particulier pour les personnes diabétiques ou en hypothyroïdie.

Les traitements

A ce jour, on ne guérit pas d’une maladie auto-immune, mais on peut contrôler son évolution. Les traitements classiques sont lourds: cortisone, anti-infl ammatoires et immuno-suppresseurs diminuent les symptômes, mais ont des effets
secondaires. Pour certaines maladies auto-immunes (myasthénie, syndrome de Guillain-Barré), la plasmaphérèse est utilisée. Cette technique consiste à prélever, à fi ltrer puis à réinjecter au patient son sang débarrassé des auto-anticorps.
La recherche avance à grands pas, en particulier en matière de biomédicaments – dont certains ont parfois une effcacité spectaculaire –et de thérapie cellulaire.