Le cadmium en procès

Viva Magazine
© Viva Magazine

Le 10 novembre, le groupe SAFT et un certain nombre de ses dirigeants comparaîtront devant le Tribunal correctionnel d’Angoulême pour répondre du délit de mise en danger de la vie d’autrui. Ses salariés ont été durant des décennies exposés au cadmium,

Le cadmium est une substance cancérigène à l’origine de lésions irréversibles sur le foie, les poumons et les reins. Une fois ingérée ou inhalée, cette substance se fixe et s’accumule dans l’organisme sans pouvoir s’éliminer et peut engendrer des pathologies lourdes de type cancer broncho-pulmonaire, lesquelles peuvent apparaitre à l’échelle de 10, 20 ou 30 ans. Les pouvoirs publics ont pris des mesures drastiques pour interdire le cadmium ou limiter son utilisation à des cas très restreints. Ainsi, le Code du travail interdit à l’employeur de recruter des salariés en contrat précaire pour l’exécution de travaux impliquant toute manipulation de cadmium et la sécurité sociale reconnaît l’origine professionnelle du cancer broncho-pulmonaire contracté au contact du cadmium Le groupe SAFT SAS, dont le chiffre d’affaires s’élève à 263 millions d’euros, exerce l’activité de concepteur et constructeur de batteries de hautes technologies. Ses deux établissements de Bordeaux et Nersac produisent des accumulateurs à partir du Cadmium. Pendant de nombreuses années, les organismes des salariés ont accumulé des taux de cadmium à un niveau dangereux pour la santé.  Aujourd’hui, deux salariés atteints de cancer se sont vu reconnaître le caractère professionnel de leur maladie ; l’un d’eux est décédé. Dans la société, 90 salariés (sur 532) sont en inaptitude car ils ont des taux de cadmium dans le corps supérieurs à la normale et dangereux pour la santé.