Illectronisme : la fracture sociale du XXIe siècle

illectronisme, Internet, informatique ©123 RF
illectronisme, Internet, informatique ©123 RF

Recherche d’informations, démarches administratives ou commerciales, difficile de se passer d’Internet aujourd’hui. Pourtant, d’après une enquête du Syndicat de la presse sociale, près d’un quart des Français ressentent un véritable malaise face au numérique.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les seniors ne sont pas les seuls à éprouver des difficultés face aux outils numériques. « Tout le monde est concerné, explique Philippe Marchal, président du Syndicat de la presse sociale (Sps), les jeunes comme les vieux, les hommes comme les femmes, les habitants de communes rurales comme ceux de l’agglomération parisienne. L’illectronisme frappe partout. »

Un concept nouveau

Illectronisme… Ce mot un peu barbare est un néologisme venant de la traduction de information illiteracy qui transpose le concept d’illettrisme dans le domaine de l’information électronique. C’est donc le fait de ne pas maîtriser les outils numériques. « Une nouvelle forme de fracture sociale », selon le Sps, qui s’engage pour sensibiliser et « permettre une prise de conscience de l’opinion et des pouvoirs publics ».

« Abandonnisme »

L’illectronisme a de nombreuses conséquences. Près de 20 % des personnes interrogées déclarent avoir déjà renoncé, dans les douze derniers mois, à faire quelque chose parce qu’il fallait utiliser Internet, alors même qu’elles étaient équipées. On les appelle les « abandonnistes ». Ces personnes se privent d’une aide ou d’un remboursement auxquels elles ont droit. 50 % ont déjà ressenti une sensation de décalage avec leur entourage au point de se sentir seuls.
52 % ont déjà eu le sentiment que leurs activités étaient limitées ou annulées à cause de l’emploi indispensable d’Internet.
Ces difficultés risquent encore d’augmenter : le gouvernement veut une dématérialisation totale de l’administration d’ici à 2022.Parmi ceux qui n’utilisent
jamais Internet, 42 % trouvent cela trop compliqué, 34 % n’ont pas confiance dans la protection de leurs données personnelles, mais la grande majorité (70 %) invoquent un manque d’intérêt.

Quelles solutions ?

Le Sps milite pour une simplification de l’accès aux sites. « Nous travaillons avec les concepteurs et éditeurs de sites pour qu’ils créent un langage simple, une architecture limpide. Qu’on puisse corriger, revenir en arrière… et qu’en cas de recours on puisse appeler, sans passer par une plateforme mais avoir un vrai interlocuteur. Cela doit être possible ! », insiste Philippe Marchal.
sps.fr