Euthanasie : « Le temps est venu »

Deux mains se joignant
Jean-Luc Roméro milite depuis 30 ans pour le droit de mourir dans la dignité 123 RF©
Jean-Luc Romero Michel président d’honneur de l’association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), explique sa position, à l’aune du grand débat citoyen sur la fin de vie, qui vient de s’ouvrir en décembre. Que pensez-vous du grand débat citoyen qui s’ouvre sur la fin de vie ? Jean-Luc Roméro, Pdt d’honneur de l’association pour le droit à mourir dans la dignité. Jean-Luc Romero Michel : Encore un débat ! Mais il ne s’est jamais arrêté ! Cette question de la fin de vie et de l’aide active à mourir n’a cessé d’animer notre société. Tant mieux, si aujourd’hui « les planètes sont alignées » et que le temps est venu, pour que les citoyens soient enfin entendus. Car plus de 90% des Français sont pour l’aide active à mourir, et on ne les entend pas. Les forces conservatrices et les représentants des différends cultes sont très puissants en France. Le Président Macron les a reçus et bien que leurs fidèles soient majoritairement pour l’aide active à mourir, eux, sont farouchement contre ! La position de l’Eglise #catholique est en plus en totale contradiction avec ce que souhaitent ses fidèles !@LaCroix avait eu l’honnêteté de publier un sondage où 90 % des non-pratiquants et 72% des pratiquants sont pour une loi d’Ultime Liberté.Un choix. Pas une obligation ! pic.twitter.com/Xkv6a0Sgvy— Jean-Luc Romero-Michel (@JeanLucRomero) October 30, 2022 Mais cela est vrai, le contexte politique est actuellement plus propice à une ouverture de la loi Claeys-Léonetti de 2016. De nombreux députés y sont favorables mais il faut voir dans quelle mesure. Sera-ce une ouverture pour tous les citoyens ou seulement pour certains atteints de maladies particulières. Il faut une loi, selon moi, pour tous les citoyens. On DOIT pouvoir décider nous-mêmes, le moment de notre mort. On met les moyens (et c’est normal) sur le début de la vie mais la fin de vie est laissée aux mains de la médecine, toute puissante. Ce sont des médecins autour de votre lit d’hôpital qui décident le moment de votre mort ! Quelles évolutions espérez-vous dans la loi française ? J-L R M : Je pense qu’il faudrait se rapprocher du modèle belge qui est le plus abouti. Car, ils ont travaillé sur les soins palliatifs, les droits des patients et sur la légalisation de l’euthanasie. Ils ont voté trois lois en tout. En France, il y a encore beaucoup à améliorer notamment sur la fin de vie. Il faut un accès universel aux soins palliatifs, dans toutes les régions de France. A peine à 20 à 25% des personnes peuvent aller dans une unité de soins palliatifs. Ce n’est pas normal, c’est à peine 1/3 des gens qui en ont besoin. Mais il ne faut pas se cantonner aux soins palliatifs. Les patients qui souffrent de maladies neurodégénératives ou de cancers en phase terminale… qui vivent leur fin de vie dans des souffrances insupportables, doivent pouvoir bénéficier de l’aide active à mourir. On doit, en tant que citoyen, avoir le choix et le patient doit être au centre de

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