Don de gamètes : les enfants veulent savoir

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Ira-t-on jusqu’à la levée de l’anonymat pour le don de gamètes ? Non, mais…, répond la Fédération des Cecos qui gère les dons et qui juge légitimes les demandes des enfants.

Le don de gamètes (c’est-à-dire le don d’ovocytes et de spermatozoïdes) est anonyme et gratuit en France. C’est-à-dire que l’enfant né d’un don n’a aucun droit à réclamer des informations sur ses géniteurs. Dans le cadre des lois de bioéthique qui sont examinées en ce moment, la Fédération nationale des Centres de conservation des œufs et du sperme humains (Cecos), annonce qu’elle pourrait faire un pas en avant pour donner certaines informations. Une porte entrouverte pour les enfants désireux d’en savoir plus.

Quel type de données seraient accessibles ?

Ce serait, par exemple, de conserver les motivations du donneur sous forme de lettre, de pouvoir révéler sa catégorie professionnelle, ses hobbies, savoir combien d’enfants il a eus, ou d’autres éléments qu’il souhaiterait communiquer, qui pourraient être accessibles à l’enfant dans le cas d’un don de sperme comme d’ovocytes. Mais, il ne s’agit en aucun cas pour l’instant, de lever l’anonymat qui s’exerce du côté du donneur comme de celui de l’enfant.

La Fédération des Cecos appelle par ailleurs à la création d’une institution indépendante qui garantirait la sécurité de des données. Actuellement, le donneur ne possède qu’une information, c’est que « leur don ne doit pas permettre plus de dix naissances » précise le Cecos. Cette mesure est prise pour éviter certains risques liés à cette pratique: le risque d’unions entre demi-frères-sœurs et, « d’autre part le risque d’une élévation du niveau de consanguinité et sa conséquence directe en santé publique, à savoir l’augmentation de l’incidence des maladies héréditaires » ajoute-t-il.

En 2015, 540 femmes ont donné des ovocytes et 255 hommes des spermatozoïdes. 1227 enfants sont nés à l’issus d’une assistance médicale à la procréation, d’après les derniers chiffres de l’Agence de biomédecine. Depuis 2016, il  n’est plus nécessaire d’être parent pour donner. Les centres accueille toutes les femmes de 18 à 37 ans et les hommes de 18 à 45 ans, en bonne santé.