Depuis plusieurs mois, les arrêts maladies sont dans le collimateur du gouvernement. Dernière piste évoquée, remplacer certains arrêts par du télétravail.
Un ligament croisé qui vous empêche de vous déplacer, une sciatique qui vous oblige à rester assis… ces maladies ne vous empêchent pas de taper sur votre clavier, de téléphoner ou d’utiliser les réseaux sociaux. Aussi pourquoi ne pas transformer ces arrêts pour maladie en télétravail ? Une telle mesure, selon le gouvernement, permettrait de réduire les arrêts maladie de quelques jours pour certains types de pathologie et faire économiser de l’argent à l’assurance-maladie. De même, les arrêts de travail longs de plus de six mois sont dans le collimateur. Selon l’Igas, 50 % des salariés arrêtés plus de six mois ne reprennent jamais leur emploi. Le télétravail pourrait une manière progressive de retourner au travail afin d’éviter une reprise brutale, qui apparaît clairement comme un frein.
Une idée qui semble difficilement applicable en l’état. D’abord elle ne pourrait s’appliquer qu’à certains types d’emplois (tertiaire) et pour certaines pathologies. D’autre part, qui déterminera que le salarié arrêté et apte à travailler à distance ? Le médecin du travail ? Mais aussi et surtout, juridiquement, la démonstration ne tient pas. Le secret médical s’applique en matière d’arrêt de travail et un salarié, s’il ne le souhaite pas, n’est pas tenu d’informer son employeur sur les raisons de son arrêt.
Derrière les ambitions louables affichées par le gouvernement rode aussi comme un climat de suspicion envers les salariés mais aussi envers les professionels de santé qui prescrivent ces arrêts maladies. Marche ou crève ? Une nouvelle devise pour notre République.