Nicolas Mérigot : un regard neuf et incisif

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Plus jeune administrateur de La Mutuelle Familiale, Nicolas Mérigot a déjà une longue expérience de l’engagement militant. Il aime questionner les habitudes, remettre en cause ce que l’on tient pour acquis et trouver des solutions innovantes. 

Nicolas « tombe » dans le milieu associatif très tôt. A seize ans, il est administrateur de la Maison des jeunes et de la culture de son quartier à Palaiseau (Essonne). Un peu plus tard, à son entrée à l’université, il adhère au syndicat étudiant Unef où il prend des responsabilités qui le conduiront au bureau national. Là, il dirige le pôle Economie sociale et il fonde une coopérative, Solidarité étudiante, dont il s’occupera pendant trois ans. Celle-ci organise la solidarité entre étudiants et développe de nombreux services, notamment des solutions innovantes aux problèmes de logement. 

« La frontière entre l’engagement bénévole et la vie professionnelle a souvent été assez floue », reconnaît le jeune homme. Il a aussi été vice-président de l’Union nationale des Centres sportifs de Plein Air (Ucpa), membre du conseil d’administration du Conseil des entreprises, employeurs et groupements de l’économie sociale (Ceges) et de son comité d’experts au moment de l’écriture de la loi sur l’Economie sociale et solidaire, puis délégué général du Centre des jeunes, des dirigeants, des acteurs de l’Ess (Cjdes). 

Nicolas, qui a plus d’une corde à son arc, trouve encore le temps, pendant ces années déjà bien remplies, d’organiser plusieurs concerts engagés place de la République : « Nous voulions réagir face à la montée du Front national et défendre une vision cosmopolite de la société » explique-t-il. 

Aujourd’hui, à 32 ans, Nicolas a rejoint une coopérative d’indépendants du domaine numérique, Happy Dev, et a lancé sa propre activité d’ingénierie logicielle. Pas question pour autant de renoncer au militantisme. Depuis mars 2018, il est administrateur de La Mutuelle Familiale. Il aime l’idée de pouvoir poser un oeil neuf sur cette institution dont il a rejoint le comité d’audit : « Je me sens libre de questionner ce que je découvre. J’apprécie qu’il soit possible de dire les choses sans gommer les aspérités. C’est, entre autres, ce qui m’a fait venir. » 

Un exemple de ce questionnement ? « Pourquoi les mutuelles ou les banques coopératives n’imposent-elles pas, dans le cahier des charges des gestionnaires, des investissements en direction de fonds socialement responsables, tournés vers les secteurs de la transition écologique ou des entreprises de l’Ess ? » interroge-t-il. La plupart du temps, le principal frein avancé est la question du rendement de ces placements. Certes, il faut faire face aux contraintes réglementaires, à la concurrence et à des problématiques de « marché ». Nicolas est cependant convaincu que les mutuelles peuvent apporter d’autres réponses que celles dictées par la gestion comptable et créer de nouvelles dynamiques de transformation sociale. C’est en l’occurrence ce qui le motive : « Je suis très fier, par exemple, que La Mutuelle Familiale ait une position forte en matière de questions environnementales. Je suis également en phase avec l’idée que la pérennisation des mutuelles ne passe pas par de nouvelles fusions, mais plutôt par la création de coopérations, qui permettent de conserver des structures dont la taille est gage d’agilité. » 

Le bouillonnant trentenaire a envie d’accompagner La Mutuelle Familiale dans la recherche de solutions innovantes. Il a déjà des idées très concrètes en tête pour limiter la fracture numérique, pour couvrir les territoires isolés… 

Valérie Iniesta