Le forfait hospitalier va passer de 18 à 20 euros

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Le gouvernement a décidé de faire passer le forfait hospitalier de 18 à 20 euros, au 1er janvier 2018.

Le gouvernement a décidé de faire passer le forfait hospitalier de 18 à 20 euros au 1er janvier. Cette mesure devrait rapporter une centaine de millions d’euros l’an prochain aux hôpitaux. Selon les pouvoirs publics, cette mesure est nécessaire pour lutter contre le déficit de la Sécu. Le projet de loi de financement pour 2018, présenté à Bercy, prévoit bien 5,5 milliards d’économies sur les dépenses d’assurance-maladie. Contrairement aux soins médicaux, le forfait hospitalier n’est pas remboursé par l’assurance-maladie. Mais il peut éventuellement être pris en charge par la mutuelle, si le contrat souscrit par le patient le prévoit. Les complémentaires santé n’auront probablement pas d’autre choix que de répercuter cette hausse du forfait dans leurs tarifs, donc des coûts plus lourds pour les patients, qui risquent pour certains de devoir renoncer à leur complémentaire santé. Pour la ministre Agnès Buzyn, qui n’a pas consulté la Mutualité pour la rédaction du Plfss, « les mutuelles ont des marges, qu’elles pourront dégager ». Selon elle, avec le vieillissement et la croissance du nombre de patients basculant en Ald, la part des mutuelles a baissé dans les dépenses de santé. Ces marges pourraient donc être utilisées pour prendre en charge cette augmentation de forfait hospitalier. C’est sans doute méconnaître que les patients en Ald, s’ils sont bien pris en charge à 100 % pour leur affection et dans ce cadre strict, ont aussi des mutuelles pour couvrir l’ensemble des frais ne relevant pas de la maladie retenue en Ald. Or ces patients sont de gros consommateurs de soins, car les maladies chroniques entraînent de nombreux autres problèmes de santé ou de polypathologies, non pris en charge dans le cadre du 100 %.

La ministre indique d’autre part que le forfait hospitalier est déjà pris en charge intégralement par la Sécu pour les personnes relevant de la Cmu et les femmes enceintes. Ce « transfert de charge », lui semble donc parfaitement « acceptable ». Réunis à Nancy pour leurs Journées de rentrée, les mutualistes sont vent debout derrière leur président Thierry Beaudet qui affirme : « Quand on augmente les dépenses des mutuelles, on augmente les dépenses des Français. » Agnès Buzyn ne compte pas en rester là car les mutuelles seront aussi en première ligne sur la question du reste à charge zéro en dentaire, optique et audio-prothèse. La ministre tient à le réaffirmer, tout comme elle estime que pour leurs prestations,  « les mutuelles devront faire des choix stratégiques  ».