Illectronisme : fracture sociale du XXIe siècle

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Près d’un quart des Français ressentent un certain malaise avec le numérique, d’après une étude réalisée par le Syndicat de la presse sociale (Sps).

Près d’un quart des Français ressentent un certain malaise avec le numérique, d’après une étude réalisée par le Syndicat de la presse sociale (Sps). Beaucoup sont même conduits à renoncer à une recherche d’informations, à une requête, une démarche administrative ou commerciale. C’est cet « illectronisme » que le Sps veut combattre.

Qu’est-ce que l’illectronisme ?

Ce mot un peu barbare est un néologisme venant de la traduction de information illiteracy qui transpose le concept d’illettrisme dans le domaine de l’information électronique. C’est le fait de ne pas maîtriser les outils numériques.

« Une nouvelle forme de fracture sociale », selon Philippe Marchal, président du Syndicat de la presse sociale. Ce dernier lance une grande action de sensibilisation pour « permettre une prise de conscience de l’opinion et des pouvoirs publics ».

Renoncement pour certains

Les conséquences de cet illectronisme sont nombreuses. Près de 20 % des personnes interrogées déclarent avoir déjà renoncé, dans les douze derniers mois, à faire quelque chose parce qu’il fallait utiliser Internet, alors même qu’ils étaient équipés. Et ceci dans toutes les catégories de la population, les hommes comme les femmes, les habitants de communes rurales comme de l’agglomération parisienne.

Ces personnes se privent alors d’une aide ou d’un remboursement auxquels elles ont droit ou encore à une inscription sur le site de Pôle emploi. 50 % ont déjà ressenti une sensation de décalage avec leur entourage au point de se sentir seul. 52 % ont déjà eu le sentiment que leurs activités étaient limitées ou annulées à cause de l’emploi indispensable d’Internet.

Une difficulté qui risque de prendre de l’ampleur dans la perspective de la dématérialisation totale de l’administration voulue par le gouvernement d’ici à 2022.

Parmi ceux qui n’utilisent jamais Internet, 42 % trouvent cela trop compliqué, 34 % n’ont pas confiance dans la protection de leurs données personnelles, mais la grande majorité (70 %) invoque un manque d’intérêt.