Et voilà que l'on reparle du dossier médical personnalisé !

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Le dossier médical personnalisé (Dmp) fait son retour. Il s’agit d’un carnet de santé numérique qui permet aux professionnels de santé de partager vos données de santé avec les autres professionnels.

Le dossier médical personnalisé (Dmp) ou partagé est un carnet de santé numérique, sécurisé et accessible par tous les professionnels de santé. Créé par la loi du 13  août 2004 relative à l’assurance-maladie, il devait être généralisé en 2007, mais sa mise en place a été compliquée. Ni les professionnels de santé ni les patients ne s’en sont emparés. L’assurance-maladie veut relancer son utilisation, d’après le journal le Figaro du 6 février.

Comment ça fonctionne ?

Ouvert par un professionnel de la santé, le Dmp est créé à la demande du patient, qui désigne les professionnels (médecins, infirmiers, pharmaciens…) qui peuvent y avoir accès. Il contient tous les renseignements concernant sa santé : allergies, antécédents, traitement. Les professionnels de santé autorisés peuvent consulter ces informations et les partager avec d’autres professionnels de santé. Ils peuvent aussi consulter les comptes rendus opératoires, de consultations, les résultats d’examen… Toutes les données du patient sont stockées sur informatique. Il est gratuit et non obligatoire. Mais il se révèle très utile pour ceux qui sont atteints de polypathologies ou de maladies chroniques (cancer, diabète, hypertension artérielle) et qui doivent subir un grand nombre d’examens, ou pour le suivi des femmes enceintes. Les enfants mineurs peuvent avoir un dossier médical personnel dès qu’ils disposent de leur propre numéro de Sécurité sociale. En cas d’urgence, le Samu et les services d’urgences peuvent y accéder, sauf si le patient s’y oppose formellement.

Un accès protégé

Seul le patient ou les professionnels autorisés par ce dernier sont habilités à ajouter, enlever ou partager les éléments du dossier. Le patient peut prendre connaissance de l’historique de toutes les actions qui ont été effectuées. Il lui est possible de supprimer des documents, de fermer temporairement ou de détruire son Dmp, et d’en obtenir une copie. En cas de décès du patient, ses ayants droit peuvent demander à accéder au Dmp, sauf si le patient a exprimé la volonté contraire de son vivant. En revanche, l’accès au Dmp est formellement interdit à la médecine du travail, au service médical de l’assurance-maladie, aux mutuelles, aux banques, aux compagnies d’assurances, aux employeurs… Tout accès non autorisé constitue un délit passible d’une peine d’emprisonnement et d’une amende.
Tous les accès au Dmp sont tracés. On peut donc consulter l’historique des actions qui y ont été effectuées, savoir qui l’a consulté, quand et pour quoi faire. On peut aussi le fermer à tout moment.

Une relance du Dmp

Cette fois, l’assurance-maladie veut mettre le patient, qui est plutôt très favorable lorsqu’on lui explique le principe,au cœur du Dmp. Le patient peut demander la création de son Dmp à un professionnel de la santé exerçant en ville ou dans un établissement de santé équipé des outils informatiques adaptés. Ensuite, il pourra avoir la main sur toutes ses informations médicales, grâce à un code d’accès qui lui sera transmis. L’assurance-maladie espère une plus grande utilisation et une responsabilisation du malade.

Pour l’instant, l’expérience est relancée dans 8 départements, d’après le Figaro : Bas-Rhin, Côtes-d’Armor, Doubs, Haute-Garonne, Indre-et-Loire, Puy-de-Dôme, Somme et Val-de-Marne, ainsi que dans la ville de Bayonne ! et devrait être généralisé en 2019. A noter que ce dispositif a été très critiqué de par le coût qu’il a engendré depuis le début. Selon la Cour des comptes, le coût total du Dmp (prestations de services et frais de personnel) s’est élevé entre 2004 et fin 2011 à au moins 210  millions d’euros.