Depuis la liquidation des cabinets dentaires low cost Dentexia, en 2016, les 3 000 victimes attendent réparation. La moitié d’entre elles a porté plainte et s’est constituée en collectif. La plupart se retrouvent laissées à l’abandon, en cours de soins dentaires.
Il s’agit bien d’une escroquerie en bande organisée. Dans les années 2012-2016, les cabinets Dentexia, déclarés associations à but non lucratif, promettaient monts et merveille pour des soins dentaires, à des tarifs défiant toute concurrence. Mais derrière cette façade se cachaient plusieurs sociétés qui facturaient de fausses activités de conseil ou du matériel, afin de récupérer l’argent des soins. Pour que la combine fonctionne, les cabinets dentaires réclamaient le paiement des soins par avance. Allant jusqu’à proposer des crédits à taux zéro à leurs clients et n’hésitant pas à effectuer des soins bien plus importants que nécessaire.
Un procès, mais encore peu de reconnaissance pour les victimes
Finalement, les escrocs ont été démasqués et, en 2018, le créateur de Dentexia, Pascal Steichen, a été mis en examen pour « tromperie aggravée », « pratique commerciale trompeuse », « blanchiment en bande organisée », « fraude fiscale » et « escroquerie en bande organisée ». Placé en détention provisoire, il ressort quelques mois plus tard. Les victimes sont sous le choc, certains sont en cours de traitement, d’autres pris à la gorge financièrement. Sous certaines conditions, l’assurance maladie prend en charge tout ou partie des soins restant à faire. Demande à formuler par mail à : dentexia@cnamts.fr.
Devant le peu de reconnaissance des victimes, un collectif s’est formé le Collectif contre Dentexia, qui regroupe quelques 2 200 victimes. Il a deux objectifs : informer et agir pour faire valoir les droits des patients en témoignant et en déposant plainte auprès des instances compétentes, et « se rendre visible afin de dénoncer le scandale lié à la nébuleuse Dentexia ».
1 000 plaintes ont été déposées auprès du tribunal de grande instance de Paris depuis le début de l’affaire et les victimes s’inquiètent de la lenteur de la justice. Elles ne désespèrent toutefois pas de voir aboutir l’instruction judiciaire, condition sine qua non pour être réhabilitées dans leur dignité et tourner la page.