Déremboursement des médicaments anti-Alzheimer : coup dur pour les patients

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Le déremboursement des médicaments anti-Alzheimer annoncé par la ministre de la Santé entérine le fait que ces traitements sont inefficaces. Mais, du côté des patients et des professionnels de santé, l’inquiétude monte.

L’idée était dans les têtes depuis plusieurs années, c’est maintenant chose faite, les médicaments anti-Alzheimer [fn] Le déremboursement concerne quatre médicaments et leurs génériques : AEbixa (Lundbeck), Aricept (Eisai), Exelon (Novartis Pharma) et Reminyl (Janssen Cilag), les traitements étaient jusqu’ici pris en charge à hauteur de 15 % par l’assurance-maladie.[/fn] ne seront plus remboursés à partir du 1er août prochain, a annoncé la ministre de la santé Agnès Buzyn.

Des médicaments jugés inefficaces

La ministre s’est basée sur plusieurs études menées par la Haute Autorité de santé (Has), qui ont conclu que ces médicaments étaient plus « nocifs que bénéfiques pour les patients, et qu’il fallait ne plus les rembourser ». Agnès Buyzin a ajouté que le risque de survenue d’effets indésirables était parfois graves (syncopes, réactions cutanées sévères…) et/ou de nature à altérer la qualité de vie des patients (troubles digestifs, cardio-vasculaires, neuropsychiatriques…).

Professionnels et associations dénoncent cette décision

Certes, cette maladie n’est pas curable à l’heure actuelle, mais ces traitements ralentissent l’évolution des troubles cognitifs selon les professionnels de santé, et les familles qui l’ont remarqué au quotidien, et « sont prescrits à bon escient par des professionnels compétents ».

Plusieurs sociétés savantes comme la Fédération des centres mémoire, la Fédération française de neurologie… ainsi que des associations de malades, France-Alzheimer en tête, montent au créneau et appellent à  « un nouvel examen des résultats scientifiques réels des grandes études internationales avant de prendre une décision définitive qui isolerait la France et, surtout, serait délétère pour les patients français et leur entourage ».

En France, 850 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée. Ce sont majoritairement des personnes âgées de plus de 75 ans, même si on dénombre aussi près de 35 000 personnes atteintes avant l’âge de 65 ans. Ces maladies, évoluent sur plusieurs années avant de conduire à une perte d’autonomie totale.