Vivre avec un mélanome

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La Société française de dermatologie a mis en place l’étude Objectifs Peau – Cancers cutanés. Ce projet met en lumière et décrit avec précision l’impact social et économique des cancers cutanés sur la vie des patients atteints et sur leur conjoint ainsi que leurs attentes autour du parcours de soins.

Les cancers de la peau détiennent un triste record, celui de la plus importante progression depuis vingt ans, avec près de 60 000 nouveaux cas par an en France, dont 7 500 cas de mélanome, le cancer cutané le plus grave qui entraîne 1 400 décès par an.

Jusqu’à présent, aucune étude ne permettait de décrire les conséquences économiques et sociales des cancers cutanés, c’est pourquoi la Société française de dermatologie a mis en place l’étude Objectifs Peau – cancers cutanés. Ce projet met en lumière et décrit avec précision l’impact social et économique des cancers cutanés sur la vie des patients atteints et sur leur conjoint ainsi que leurs attentes autour du parcours de soins.

Vivre avec un mélanome perturbe la vie professionnelle et engendre des conséquences économiques.

56 % des malades déclarent avoir eu besoin d’un arrêt de travail.

14 % des patients déclarent avoir subi une baisse de leurs revenus du fait de leur mélanome.

20 % des patients atteints de mélanome ont rencontré des difficultés pour des dossiers d’assurance et 24 %  pour des dossiers de prêts.

Tout ceci entraîne des difficultés au quotidien pour les malades et contribue à la désorganisation de la vie de famille.

75 % des conjoints déclarent accompagner systématiquement ou le plus souvent possible le patient atteint de mélanome à ses rendez-vous.

1 conjoint sur 2 déclare s’être absenté de son travail au cours des six derniers mois en raison du mélanome du conjoint.

Au-delà du soutien moral du conjoint, la maladie peut avoir des conséquences sur le couple avec une vie sexuelle perturbée…

Mais la solidité du couple est quant à elle préservée.

77 % des conjoints estiment qu’à aucun moment leur couple n’a été en difficulté.

On constate également que les mesures d’accompagnement (psychologie, sexologie, diététique,…) sont de plus en plus reconnues et plébiscitées pour leur capacité à améliorer la qualité de vie des patients, mais paradoxalement on observe un faible recours à celles-ci, notamment à un stade métastatique :

  • –  mesures d’accompagnement et de soins de support : 24 %

  • –  consultation d’un psychologue : 8 %

  • –  consultation anti-douleur : 5 %

  • –  de soins esthétiques : 5 %

  • –  consultation d’un sexologue : 2 %

  • – d’appareillages spécifiques : 9 %

Considérés comme secondaires ou optionnels, tous les soins de support ne sont pas remboursés par l’assurance-maladie. Une approche globale visant à améliorer la qualité de vie des personnes malades sur le plan physique, psychologique et social est essentielle. A travers les résultats d’Objectifs Peau – Cancers cutanés, la Société française de dermatologie souhaite obtenir des institutions et autorités une meilleure connaissance des retentissements immédiats, mais aussi au long cours, de tous les cancers cutanés, sur la vie du patient et de son entourage pour optimiser le parcours de soins et réduire le reste à charge.