Les Français demandent plus de prévention en santé

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A l’occasion des rencontres Prévention Santé qu’elle organise le 15 mai 2018, la Fondation d’entreprise Ramsay Générale de Santé dévoile les résultats d’une étude sur les habitudes des Européens et des Canadiens en matière de prévention santé. 

Les Français sont déjà très sensibilisés à la question de la prévention en santé : c’est un sujet qui fait largement consensus dans l’opinion, il n’y a donc pas de remise en question de la légitimité de porter cette problématique dans le débat public

81 % des Français s’y disent « attentifs » et 28 % « très attentifs », devant l’ensemble des autres pays interrogés. En revanche, le niveau d’information des Français mériterait d’être amélioré : seulement 1 Français sur 10 pense être « très bien informé », ce qui place le pays loin derrière ses homologues européens et canadiens. En effet, la France figure en dernière place, avec 11 points de retard sur la moyenne européenne (19 %) et plus de 15 points derrière l’Allemagne (14 %), le Royaume-Uni (14 %) et le Canada (11 %).

30 % des Français n’appliquent pas les « bons » comportements de prévention santé, contrairement aux autres pays qui ont tendance à adopter de meilleures pratiques. S’intéresser à la question, et même disposer d’un minimum d’information sur le sujet ne suffit pas toujours à mettre en pratique les bons comportements en matière de prévention : près d’un tiers des Français (30 %) n’appliquent pas les bons comportements et seulement 6 % disent les appliquer « systématiquement ». La France s’affiche encore une fois parmi dans les moins bons élèves en Europe, puisque 77 % de Européens adoptent les bonnes pratiques en termes de prévention et 12 % systématiquement. Les Britanniques, eux, se positionnent en première place (84 % disent adopter de bonnes pratiques). Les Français invoquent le manque de moyens financiers (32 %) bien davantage que leur propre manque de motivation (24 %) ou leur manque de temps (23 %). Ce positionnement des Français rejoint celui des autres peuples latins (Italiens et Espagnols) alors que les Anglo-Saxons (Royaume-Uni et Canada), se sentent plus responsables de leur santé et mettent en avant le manque de motivation devant le manque de moyens financiers (25 % versus 23 % pour les Britanniques, et 29 % versus 24 % pour les Canadiens).

Parmi les solutions évoquées pour les aider à mettre en place de meilleurs réflexes en matière de prévention, les Français identifient en priorité la sensibilisation par les médecins et les pharmaciens (85 % pensent que ce serait efficace) et le fait d’avoir dans son entourage des exemples de personnes adoptant avec succès les bons comportements (76 %). Ils attendent également de l’État qu’il informe davantage le public par le biais de campagnes d’informations plus nombreuses et mieux réalisées (74 %). En revanche, une solution apparaît peu citée par les Français : le développement d’outils digitaux. Une singularité française, car seulement 57 % des Français en effet considèrent le digital comme une solution efficace, contrairement à l’Espagne (86 %), l’Italie (85 %), le Canada (79 %), le Royaume-Uni (75 %) et l’Allemagne (69 %).

Prévention et politique de santé nationale : la France lanterne rouge

Les Français le déplorent, mais ils estiment que la question de la prévention santé serait insuffisamment prise en compte dans la politique de leur pays. Cette perception serait spécifique à la France et ne se retrouve dans aucun des autres pays interrogés. En effet seulement une minorité de Français (40 %) juge qu’elle est « prioritaire » contre 51 % en moyenne dans les 5 grands pays Européens et 55 % au Canada. Les Français attendent ainsi un rôle plus actif de la part des pouvoirs publics pour les aider à adopter les bonnes pratiques.