Violences faites aux enfants : tolérance zéro

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La ministre des Familles, Laurence Rossignol, lance le premier plan interministériel pour lutter contre la maltraitance des enfants avec pour objectif : « Sortir les violences faites aux enfants de l’invisible et de l’indicible ».

Récemment, Yanis, cinq ans, et Kenzo vingt et un mois, sont morts sous les coups de leur parents. Fait divers ou fait de société ? Que sait-on vraiment de la maltraitance des enfants ? Pour « Sortir les violences faites aux enfants de l’invisible et de l’indicible », la ministre des Familles, Laurence Rossignol, a lancé, mercredi 1er mars, un plan pour lutter contre les violences faites aux enfants. Le premier du genre. 

Sujet tabou

En signant la Convention des droits de l’enfant, la France s’est engagée à « assurer à l’enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être ». Pourtant certains, trop, meurent encore sous les coups de leurs parents. La maltraitance est un sujet tabou, relégué au rang de l’intime et de la vie privée. Nous ne disposons pas de chiffres précis – à la suite de l’audition de la France en janvier 2016, le Comité des droits de l’enfant s’est dit « profondément préoccupé par l’absence de statistiques officielles » – et cette question est rarement en débat. Mais la famille n’est pas toujours ce cocon protecteur que l’on décrit souvent.

De nouvelles mesures

Il est donc urgent de poser la question et d’y apporter des réponses concrètes. Le premier plan lancé par le ministère des Familles a plusieurs objectif et se concentre sur les violences intrafamiliales de toutes natures (physiques, psychologiques, sexuelles et les négligences). Il s’agit en premier lieu de mieux repérer les violences, de les rendre visibles pour pouvoir les combattre. Cela nécessite d’informer les familles et de former encore davantage les professionnels à leur détection et aux moyens à leur disposition pour les dénoncer. Les chiffres sont importants à connaître. Le plan prévoit d’organiser annuellement le recensement statistique et la publication du nombre d’enfants morts à la suite de violences intrafamiliales.

Pour aider les victimes à témoigner davantage des violences subies, il faut « libérer et recueillir leur parole, et leur proposer une prise en charge adaptée à leurs traumatismes. Les violences sexuelles, et plus particulièrement l’inceste, demeurent également taboues et restent invisibles », insiste la ministre.

Les visages de la violence

La maltraitance, ce n’est pas uniquement les coups physiques portés à un enfant. C’est aussi la violence psychologique comme les menaces verbales, l’isolement social, l’intimidation ou le fait d’imposer couramment à l’enfant des exigences déraisonnables (par rapport à son âge, son niveau de développement…), de le terroriser, de l’exposer au danger…

C’est aussi l’abus sexuel, c’est-à-dire forcer ou inciter un enfant à prendre part à des activités sexuelles, y compris la prostitution, que l’enfant ait conscience ou non de ce qui arrive, sont des formes de maltraitance.

La négligence lourde, comme des incidents répétitifs qui touchent au développement, à la santé et au bien-être de l’enfant, est une autre forme de violence.

Pour avertir quand un enfant est en danger, téléphoner au 119 ou se rendre sur le site : allo119.gouv.fr/

Renseignements :enfance-et-partage.org, actionenfance.org/