Solimut : l’enjeu du renouveau

Assemblée générale
AG SOLIMUT, Marseille le 6 decembre 2019. Photo : Patrice Terraz

L’Assemblée Générale de Solimut Mutuelle de France a mis en lumière les perspectives d’avenir, mais également un besoin de renouvellement des modes d’actions militantes et de ceux et celles qui les mènent. 

Le 6 décembre à Marignane s’est tenue l’Assemblée Générale de Solimut Mutuelle de France. Devant une soixante de délégués, Carole Hazé, présidente de la mutuelle depuis juin 2018, a fixé les enjeux et ambitions pour les mois à venir. Au lendemain de la journée de grève contre la réforme des retraites, la mobilisation militante et la façon de lutter contre un discours gouvernemental dévastateur, étaient au cœur des échanges. 

« La solidarité reste le ciment… »

Dans ce contexte, le rôle et les valeurs que porte Solimut Mutuelle de France, sont plus que jamais d’actualité. Trois axes majeurs ont été présentés par la présidente à l’horizon 2020 : développer les actions et le militantisme, offrir un meilleur accompagnement aux adhérents et s’engager pour le droit à la santé pour tous. 

« La solidarité reste le ciment de ce qui permet de faire société, rappelait Carole Hazé. Nous ne voulons pas d’un monde qui casse la solidarité nationale. Nous devons nous armer face aux attaques gouvernementales et de ceux qui veulent réduire la mutuelle à une assurance et faire de la santé un enjeu capitalistique. » 

Pour tenir ce cap, Solimut Mutuelle de France s’efforce de recréer du lien afin de maintenir en adéquation le discours, les valeurs et les actions. Il s’agit dès lors d’intensifier l’animation du réseau militant et de le renouveler. Car si les engagements et les énergies sont toujours au rendez-vous, il reste un constat implacable, que les intervenants feront en lucidité : l’assemblée des délégués est plutôt grisonnante et aux trois quarts masculine. 

« Où sont les femmes ? »

« Où sont les femmes ? », notera l’une d’entre elles, avec humour et en clin d’œil à la célèbre chanson. Au-delà du sourire, cette question de la féminisation et du rajeunissement est un véritable enjeu. Lors des prises de paroles, plusieurs délégués ont rappelé que, si Solimut Mutuelle de France reste présente lors des mouvements sociaux, il est aussi difficile de motiver durablement les nouveaux venus sur des actions militantes. 

En une trentaine d’années, l’érosion des militants est devenue une réalité de plus en plus marquée. 

Peut-être alors ce sont de nouvelles formes d’actions, de nouvelles façons de militer qui doivent être proposées. « Débureaucratiser notre organisation », lancera un intervenant. Ne pas focaliser sur des logiques techniques et gestionnaires, qui peuvent rebuter les plus jeunes, et les amener au militantisme par des actions plus concrètes sur le terrain. 

« Nous sommes solides »

Jean-Paul Benoît, président des Mutuelles de France, nuançait un peu ce constat, soulignant que faire du militantisme et de la gestion n’était pas incompatible. « Nous sommes un mouvement qui réalise, nous sommes de bons gestionnaires, notre offre de soins est de qualité. Nous sommes aussi des militants, et nous sommes solides ! » Une façon de regarder sereinement l’avenir. 

Ainsi que le relevait un délégué, « arrêtons de penser que c’était mieux avant ! Le mouvement mutualiste est confronté à une société où les valeurs de solidarité et de collaboration ne sont pas celles mises en avant. Il faut faire face à ce monde sans céder au défaitisme. La bataille est compliquée, mais on peut encore mobiliser ! »

Jan-Cyril Salemi