Perturbateurs endocriniens : définition « trop restrictive » pour le Sénat

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Le Sénat juge « trop restrictive » la définition de Bruxelles sur les perturbateurs endocriniens et déplore que les critères ne s’appliquent qu’aux pesticides et « pas aux cosmétiques et aux emballages en plastique ».

Quand disposera-t-on d’une définition et d’une réglementation claires sur les perturbateurs endocriniens ? (PE)[fn]Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques présentes dans de nombreux produits du quotidien qui, à partir d’une certaine dose, sont susceptibles de perturber le système hormonal et peuvent, en conséquence, générer maladies et anomalies.[/fn] Fin janvier, on l’espère, quand l’Union européenne se mettra d’accord sur les produits concernés et leur dangerosité, ce qui permettra de prendre des mesures de santé publique.

Une définition trop restrictive

En attendant, la commission des Affaires européennes du Sénat se manifeste et juge « trop restrictifs » les critères de définition des perturbateurs endocriniens proposés par la Commission européenne. Pourquoi ? Car Bruxelles ne prend en compte que les pesticides et oublie les cosmétiques et les emballages dans lesquelles les PE sont très présents.

La commission sénatoriale souhaite la création « d’un groupe international de scientifiques indépendants et de haut niveau pour permettre aux décideurs politiques de disposer d’informations objectives », donc avec études et analyses reconnues par la communauté scientifique. Pourtant, des effets « cocktail » ont déjà été mis en évidence notamment par des chercheurs de l’Institut national de recherche agronomique (Inra) entre des substances toxiques présentes dans l’alimentation : des pesticides entre eux d’une part, des composés formés au cours de la cuisson d’autres aliments d’autre part.

« Nous sommes en effet régulièrement exposés, dans notre alimentation ou notre environnement, à des mélanges de substances potentiellement toxiques : pesticides et autres xénobiotiques. En réalité, le nombre de combinaisons est quasi-infini », expliquent-ils.

En décembre dernier, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal avait aussi ,de son côté, suggéré d’engager « une réflexion globale avec les Etats membres pour la mise en place d’une catégorisation des perturbateurs endocriniens » et pas uniquement pour les pesticides.