La psychiatrie en pleine déprime

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Les personnels de la psychiatrie sont au bout du rouleau. Faute de moyens, ils ne peuvent pas faire face aux demandes des patients en souffrance.

La psychiatrie publique est en crise depuis un certain nombre d’années et les personnels au bout du rouleau. De grèves en manifestations, la psychiatrie publique ne cesse de dénoncer le manque de moyens et de personnel. Et ceci partout en France. Même les centres médico-psychologiques sont à bout. Dans certains centres comme celui de Montreuil en Seine-St-Denis (93), le délai d’attente est de un an pour obtenir un rendez-vous, relate France-Info.

 

Des délai d’attente trop longs

Dans un contexte de crise globale de la psychiatrie publique, les personnels des centres médico-psychologiques sont à bout. Faute de moyens, ils peinent à faire face à toutes les demandes des patients en souffrance. Depuis plusieurs mois, le secteur de la psychiatrie est en pleine dépression. Les grèves se multiplient dans les hôpitaux publics. Moins connus, les centres médico-psychologiques sont aussi à bout. Au CMP de Montreuil, en banlieue parisienne, les délais d’attente pour un premier rendez-vous sont en moyenne d’un an.

Outre les soins, ce centre organise des actions de prévention et de dépistage pour les enfants et les adolescents. Mais l’équipe manque de temps pour ces missions. Le Dr Roger Teboul, pédopsychiatre, explique :  » Il y a 5, 6, 7 ans on avait encore des possibilités de recevoir assez vite mais aujourd’hui, on a mis en place comme dans la médecine catastrophe un tri. Donc on trie. On a toutes les raisons de s’énerver parce que ce bel outil qui quand même a rendu des services, on est en train de le casser ! « . Florence Avrillon, assistante sociale, « a le sentiment d’être en effet dans une logique plus économique qu’une réflexion clinique dans l’intérêt des enfants, des adolescents et de leurs familles. On se sent complètement pris dans cette course en avant ».

Difficulté supplémentaire : d’ici quatre ans, ce centre va fermer. Il va être regroupé avec trois autres centres médico-psychologiques des communes environnantes. Objectif : avoir une capacité d’accueil plus importante et une meilleure répartition des tâches. Mais ce regroupement inquiète les familles de patients. Une mère, qui préfère rester anonyme, confie ses craintes: « Est-ce que mon fils va pouvoir être suivi ici parce qu’il est encore petit… Il en aura besoin encore plusieurs années ». Montreuil n’est pas un cas isolé. La plupart des centres sont débordés, ce qui entraîne des retards dans le diagnostic et la prise en charge des patients.