La consommation d’alcool et de drogues en milieu professionnel a augmenté ces dernières années. La 2e Journée nationale de prévention des conduites addictives en milieux professionnels fait le point sur le sujet.
Les conduites addictives ont augmenté au travail. C’est le constat fait au cours de la 2e journée nationale de prévention des conduites addictives en milieux professionnels [fn]Cette journée est organisée par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) et le ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, en partenariat avec le ministère de la Fonction publique.[/fn] qui a eu lieu le 6 décembre. D’où la nécessité de les prévenir et de les prendre en charge le plus précocement possible.
Alcool, drogues, « workaholisme »
Selon les chiffres annoncés durant cette 2e Journée, environ 20 millions de personnes seraient concernées par des conduites addictives au travail. L’alcool est le principal problème mais, selon les spécialistes, les travailleurs consommeraient aussi cannabis, cocaïne, héroïne, amphétamines ou médicaments (antidépresseurs et analgésiques notamment). Tous les salariés sont concernés, du bas de l’échelle hiérarchique au manager, ainsi que tous les métiers. Certains sont particulièrement exposés : milieux de la santé, de l’hôtellerie-restauration, du marketing, de la création et de la pêche. Le stress au travail, l’amélioration des performances et les contraintes liées au travail sont les principales raisons avancées par les salariés qui consomment. Autre thème de travail abordé lors de cette journée de réflexion : le « workaholisme », cette dépendance au travail liée aux nouvelles technologies. « Il est urgent de prévenir la progression des addictions comportementales, comme la dépendance au travail (« workaholisme ») et la techno-dépendance », admet un spécialiste présent à la journée.
Nécessité d’un plan d’action dans les entreprises
De nombreuses actions ont été lancées par la Mildeca pour aider les entreprises. Elles vont de la formation des médecins et infirmiers du travail à la mise en place d’un site Internet sur les addictions en milieu de travail. Mais il est important que les entreprises elles-mêmes puissent détecter le problème très tôt et ensuite établir un plan d’action pour lutter contre. Car, si les trois quarts des dirigeants et cadres des ressources humaines affirment être bien informés du problème, à peine la moitié d’entre eux déclarent connaître les réponses pour y faire face et bien trop souvent encore, la prise en compte reste individuelle, soit sous la forme de sanctions disciplinaires, soit avec une prise en charge médicale.
Pourtant, il n’est pas suffisant d’interdire pour enrayer le problème. Il s’agit de convaincre l’équipe de direction que mieux vaut agir en amont, collectivement, que de seulement régler les situations d’urgence et au cas par cas.
« L’enjeu du plan gouvernemental 2013-2017 est de montrer l’intérêt pour l’entreprise ou l’administration de libérer la parole sur les conduites addictives de façon à mettre en place un panel de solutions qui impliquent le management à tous les niveaux », explique la Mildeca.