D’après une étude de l’Irdes, les malades psychiatriques ont une espérance de vie inférieure de de 16 ans à celle du reste de la population.
Le monde de la psychiatrie ne cesse de faire parler de lui et pour cause. Manque de moyens dans les établissements, malaise des soignants, ce secteur est au bord de la crise de nerfs. Sans parler des malades qui ont une espérance de vie inférieurs de 16 ans à celle de la population générale. Telle est la conclusion de la dernière étude de l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes).
Espérance de vie inférieure
« La réduction de l’espérance de vie des individus suivis pour des troubles psychiques atteint en moyenne 16 ans chez les hommes et 13 ans chez les femmes avec des variations en fonction des troubles considérés », explique l’étude. Ces individus ont des taux de mortalité deux à cinq fois supérieurs à ceux de la population générale, quelle que soit la cause de décès, et un taux de mortalité prématurée quadruplé.
La réduction de l’espérance de vie est particulièrement marquée pour les malades souffrant de troubles addictifs (22,3 ans pour les hommes et 23,4 ans pour les femmes). Mais toutes les pathologies psychiques sont concernées, comme les troubles maniaques et bipolaires (-12,8 ans chez les hommes), et des dépressions et autres troubles de l’humeur (- 12,6 ans chez les femmes).
Quels sont les causes de mortalité ?
Le cancer et les maladies cardio-vasculaires sont les deux premières causes de décès des personnes suivies pour des troubles psychiques (respectivement 26 % et 20 % des décès), tout comme pour la population générale.
Les décès par causes externes (suicides, accidents de transport et chutes) arrivent en troisième position avec 10 % des décès, (cinquième position dans la population générale). Le suicide représente 40 % des causes de décès et 57 % parmi les personnes suivies pour des troubles bipolaires.
Chez les sujets dépressifs et névrotiques, les taux de décès par tumeurs, maladies cardio-vasculaires et maladies du système respiratoire sont particulièrement élevés. Il est important pour les auteurs de cette étude de « développer des travaux visant à expliquer cette surmortalité ainsi qu’à mener en parallèle des actions ciblées pour réduire les inégalités de santé dont sont victimes les personnes vivant avec un trouble psychique ». Car, en France, les personnes souffrant de troubles psychiques ont un plus faible accès aux soins. Elles sont par exemple, note l’étude, nettement plus nombreuses que la population générale à ne pas avoir de médecin traitant (15 % contre 6 %).