
Les perturbateurs endocriniens, présents dans la quasi totalité des objets du quotidien agissent en modifiant notre métabolisme. Mais les outils pour évaluer leur impact sur la santé sont encore insuffisants et la règlementation européenne peine à encadrer l’utilisation de ses substances.
Connu depuis les années 1990, le perturbateur endocrinien (PE) est une « substance de synthèse (bisphénol A, phtalates…) ou naturelle qui mime ou perturbe l’action des hormones dans le règne animal. » résume l’Inserm. Conséquence ? Le fonctionnement des glandes comme la thyroïde, les organes reproducteurs (testicules, ovaires) ou la partie endocrine du pancréas qui régule le taux de glucose dans le sang, et dont le dérèglement est à l’origine du diabète, s’en trouve modifié.
De nombreux scientifiques travaillent depuis ces années sur les PE mais tous ne s’accordent pas sur leur définition et de leur impact sur notre santé (à partir de quelle dose est-il dangereux, sur quel type de population ?…) et même la Commission européenne discute depuis 2013, à propos de la définition d’un perturbateur endocrinien. La règlementation piétine mais de leur côté les lobbies industriels s’activent pour qu’aucun cadre règlementaire soit adopté par l’Union européenne (UE).
Comment limiter l’exposition aux PE ?
En attendant que tout le monde se mette d’accord, les consommateurs ont intérêt à limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens, présents dans de nombreux objets du quotidien : bouteille en plastique, canettes, produits d’entretien, jouets, tickets de caisse, rideaux de douche, matelas mais aussi certains cosmétiques (fond de teint, vernis…). L’association Cancer et environnement dresse un tableau des PE et de leur utilisation.
Sources potentielles |
Exemples |
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Phtalates |
Plastiques, cosmétiques |
Dibutyl phtalate |
Alkylphénols |
Détergents, plastiques, pesticides |
Nonylphenol |
Sources de combustion: fumée de cigarette, émission des moteurs diesels, incendies |
Benzo(a)pyrène |
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Transformateurs électriques |
PCB, Arochlor |
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Anciens pesticides |
Résiduels de stockage, pollution rémanente |
DDT, Dieldrine, Chlordane |
Autres pesticides |
Agriculture, nettoyages urbains, jardins particuliers |
Atrazine, Ethylène thiourée, Heptachlor, Lindane, Malathion |
Retardateurs de flamme |
Mousses pour les mobiliers, tapis, équipements électroniques |
Polybromodiphényles (PBDE) |
Dérivés phénoliques |
Désinfectants, plastiques, cosmétiques |
Bisphénols A, Parabens, Halogéno-phénols |
Comme il est difficile de passer son temps à lire les étiquettes en faisant ses courses, le mieux est de privilégier les produits bio qui ne sont quand même pas 100% sans PE mais qui les limitent. Utilsez le verre plutôt que le plastique et sinon ne pas réutiliser les contenants en plastiques (bouteilles par exemple). Si vous n’avez pas le choix, choisissez les plastiques numérotés 2, 4 et 5. Ceux-ci sont considérés comme sûrs selon l’Institut national d’information en santé environnementale (Canada) et le Réseau environnement santé (France). Pour cuisiner, il est préférable de se passer des bouilloires et passoires en plastique, paniers en plastique, ainsi que les poêles et moules avec revêtement Teflon.
Au rayon des les produits de bricolage, choisir ceux dont l’étiquette porte le sigle A +, qui indique que l’émission de « Cov », des composés organiques volatils suspects. Pour le matelas, privilégiez le « 100 % latex ».
Pour les produits cosmétiques et d’hygiène, le « sans paraben » est le bienvenu. A la maison, les produits parfumés en bougie, spray ou autres sont à proscrire et pour la décoration, évitez les phtalates présents dans de nombreux produits. Sachez que les meubles en aggloméré contiennent des produits nocifs (formaldéhyde, benzène). Même précaution pour le ménage. De nombreuses enseignes proposent des produits naturels qui reviennent à la mode : vinaigre blanc, savon de Marseille, jus de citron, bicarbonate de soude…
Enfin, sachez que certains vêtements garantissent un label « sans produits chimiques ».