Les femmes enceintes exposées à des perturbateurs endocriniens

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Les femmes enceintes sont exposées à des polluants organiques, selon les derniers résultats du volet périnatal du programme national de biosurveillance, publiés par l’agence Santé publique France le 7 décembre. Ce qui peut avoir des effets néfastes sur la santé du fœtus.

Bisphénol A, phtalates, pyréthrinoïdes (famille d’insecticides), dioxines, furanes, Pcb, retardateurs de flamme et composés perfluorés, toutes ces substances chimiques ont été trouvées « à des niveaux de concentrations quantifiables chez près de la totalité des 4 000 femmes enceintes » qui ont participé à une grande enquête menée par Santé publique France.

Ces résultats ne sont pas vraiment une surprise car ces substances se retrouvent dans presque tous les objets de notre quotidien. Elles sont appelées « perturbateurs endocriniens », car elles dérèglent le système hormonal et sont, pour certaines, cancérigènes. Elles provoqueraient également des perturbations dans le développement du fœtus.

Des chiffres qui font froid dans le dos

Bien que les chiffres soient légèrement plus bas que lors des autres enquêtes (françaises ou étrangères), les derniers taux mesurés sont encore trop élevés : des traces de bisphénol A, utilisé dans la fabrication de certains plastiques et résines et partiellement interdit en France depuis 2010, ont été retrouvées chez plus de 70 % des femmes. Et chez 99,6 %  des femmes enceintes, on retrouve des traces de phtalates, qui entrent dans la composition de nombreux produits de consommation courante (emballages alimentaires, produits cosmétiques, produits d’entretien, peintures, etc.).

Les auteurs de l’enquête rappellent que « l’exposition prénatale à ces polluants est soupçonnée d’avoir des répercussions sur la grossesse (prématurité, malformations congénitales, diminution du poids de naissance) ainsi que sur le développement et la santé ultérieure de l’enfant (atteintes du système reproducteur, du métabolisme, du développement psychomoteur et intellectuel et augmentation du risque de cancers).

Renforcer la règlementation et l’information sur les PE

La réglementation a fait un premier pas dans l’interdiction de certaines substances mais l’industrie chimique freine encore les avancées, bénéfices obligent.

En France, le bisphénol A est interdit dans les jouets mais subsiste encore dans de nombreux autres produits d’importation. Il est remplacé par le bisphénol S, tout aussi toxique pour la santé.

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé qu’elle renforcerait l’information sur les risques liés aux PE pour les femmes enceintes notamment via l’insertion d’un message dans le carnet de maternité, dans le carnet de santé de l’enfant et sur les carnets de suivi de grossesse.

Une autre enquête débutera en 2017 sur les femmes enceintes qui évaluera leur exposition aux métaux lourds.