Ivg médicamenteuse : mieux accompagner la patiente

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Un lien étroit doit exister entre les soignants et la patiente en cas d’Ivg médicamenteuse. Notamment dans prise en charge de la douleur, très souvent ignorée, d’après l’enquête soutenue par la Fondation de l’Avenir et la Mutualité française.

Qu’est-ce qu’une Ivg médicamenteuse ?

L’Ivg médicamenteuse, autorisée depuis 1990, est pratiquée jusqu’à la fin de la 5e semaine de grossesse, soit au maximum 7 semaines après le début des dernières règles. Elle se pratique soit en établissement de santé, soit en cabinet de ville, par un médecin ou une sage-femme.
La méthode de l’Ivg médicamenteuse consiste à prendre deux comprimés différents. Le premier doit être pris en présence du médecin ou de la sage-femme au cours d’une consultation. Le second peut être pris en consultation ou à domicile. Puis, la patiente devra contrôler que la grossesse est bien interrompue au cours d’une visite de contrôle. Le taux de succès de la méthode est d’environ 95 %.

Prendre en charge la douleur de la patiente

Le médicament administré augmente les contractions (comme pendant les règles) et provoque l’avortement. Mais ces contractions peuvent être très fortes. C’est pourquoi la prise en charge de la douleur de la patiente est une question primordiale. La Fondation de l’Avenir a, dans le cadre de son partenariat avec la Mutualité française, soutenu une vaste étude menée par l’Inserm auprès de 453 femmes.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

– 27 % des femmes ayant réalisé une Ivg médicamenteuse ont ressenti des douleurs très intenses au 3e jour de l’Ivg ;
– 83 % des femmes affirment avoir pris des antidouleurs lors des cinq jours du traitement ;
– enfin, 92 % des femmes se disent satisfaites de l’accompagnement apporté par l’équipe soignante.

La douleur est plus forte chez les femmes n’ayant jamais été enceintes ou qui ont habituellement des règles douloureuses.

L’enquête montre également que les antalgiques ne les soulagent que « très moyennement ». Très peu ont pris des antalgiques puissants, la plupart s’étant contentées de paracétamol ou d’anti-inflammatoires. Pourtant, il existe des protocoles antidouleur beaucoup plus efficace, d’après l’étude. Par exemple, la prise d’antalgique en anticipation de la douleur.

Douleur mais aussi inquiétude, surtout lors de l’expulsion qui s’accompagne de saignements d’intensité variable.

Les résultats de l’enquête révèlent que :

– 27 % des répondantes ont trouvé les saignements « inquiétants » ;
– 6 %, « très inquiétants » ;
– 6 % ont répondu n’avoir pas été assez informées à propos des saignements.

Difficile, voire impossible, pendant et après une Ivg médicamenteuse, de pratiquer une activité professionnelle à cause de la fatigue, de la douleur et des saignements importants qu’elle génère. Un arrêt maldie est nécessaire mais beaucoup de femmes ne le réclament pas où n’osent pas le demander. Nombreuses sont celles qui continuent à travailler ou bien décident de prendre des congés. Décidément, la culture de la douleur est encore bien ancrée dans le quotidien des femmes…

 

A noter : depuis l’autorisation de la technique médicamenteuse en 1990, la part des Ivg par voie médicamenteuse n’a cessé d’augmenter pour atteindre 57 % des Ivg réalisées en 2015.