Androcur : un nouveau scandale sanitaire ?

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L’Androcur, ce médicament prescrit aux femmes qui ont des problèmes de pilosité et aux hommes qui souffrent d’un cancer de la prostate, serait à l’origine de tumeurs chez les femmes.

Se dirige-t-on vers un nouveau scandale sanitaire avec le médicament Androcur [fn]L’Androcur est un dérivé de la progestérone, qui a pour objectif de bloquer l’activité des hormones mâles. La France représente 60 % du marché européen de ce traitement, également distribué au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne et en Allemagne. [/fn]? Pris à long terme et à haute dose, ce produit prescrit aux femmes ayant des problèmes de pilosité et aux hommes qui souffrent d’un cancer de la prostate serait à l’origine de tumeurs chez les femmes.

Médicament au parfum de scandale

Plusieurs études, notamment celle récente de l’hôpital Lariboisière, révèlent des résultats alarmants. On connaissait les effets néfastes entraînés par la prise de ce médicament depuis 2008 environ mais pas à ce point. En effet, le risque de développer un méningiome est multiplié par 7 chez les femmes ayant pris une forte dose, apprend-t-on dans l’étude. Heureusement, le ménigiome est souvent une tumeur bénigne. Mais en grossissant, il peut être à l’origine d’un déficit fonctionnel important (troubles visuels invalidants…), rapportent les soignants.

L’Agence nationale de la sécurité du médicament (Ansm) a annoncé, jeudi 6 septembre, s’interroger sur les risques posés par l’Androcur mais ne l’interdit pas pour le moment, arguant du fait que les effets secondaires sont bien mentionnés dans la notice. Et, pour l’instant, d’après l’Ansm, le bénéfice de ce produit est supérieur au risque.

L’agence a mis en place un Comité scientifique spécialisé temporaire, « constitué d’endocrinologues, de gynécologues, de neurochirurgiens et de dermatologues », rapporte le Quotidien du médecin. Une première sessions de travail s’est déroulée en juin, une autre aura lieu en octobre.

Pour l’heure, les médecins sont invités à ne pas prescrire l’Androcur comme contraceptif, contre l’endométriose ou encore pour soigner l’acné.

A savoir : le 17 septembre, cinq patientes traitées par le médicament Androcur et opérées d’un méningiome avec pour certaines des séquelles importantes, ont décidé d’aller en justice pour obtenir des indemnisations.