Sommeil : mettre en place un « couvre-feu digital »

Ecrans au lit/ danger pour le sommeil @123RF

Pour les 20 années d’existence de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV) et à l’occasion de la 20ème Journée du Sommeil le 13 mars 2020, une enquête OpinionWay a été réalisée par le groupe MGEN et l’INSV sur « le sommeil d’hier et de demain ».

 « Depuis 2000, la connaissance des fonctions du sommeil qui restait mystérieuse, s’est considérablement améliorée sur le plan scientifique. Les différents impacts du sommeil sur la santé sont désormais mieux identifiés par les chercheurs », souligne Dr Marc Rey, président de l’INSV, neurologue et spécialiste du sommeil.

Les données scientifiques et médicales sont par exemple aujourd’hui unanimes sur le rôle déterminant du sommeil pour la santé en particulier avec l’augmentation de certains cancers, de l’obésité et des risques cardio-vasculaires… 

Intérêt croissant des Français pour le sommeil

53% des personnes interrogées estiment que la thématique du sommeil est un sujet de santé plus important qu’il y a 20 ans. Les Français sont globalement plus conscients de l’importance du sommeil sur leur santé. La pratique de la sieste semble se développer puisque 41% des Français font au moins une sieste chaque semaine (13% deux siestes et 15% trois siestes et plus). 43% des Français actifs souhaiteraient disposer d’un endroit dédié à la sieste ou au repos sur leur lieu de travail, et ce encore plus en Ile-de-France (63%).
 

Durée et qualité du sommeil

Le besoin de sommeil demeure sous-estimé. La dette de sommeil s’accentue, en particulier chez les adolescents. Selon les résultats de l’enquête MGEN/INSV 2020, les Français dorment 6h41 en semaine et 7h33 le week-end, soit 1h30 de moins qu’il y a 30 ans.

50% des plus de 40 ans considèrent que le temps de sommeil a diminué en 20 ans, avec une qualité de sommeil globalement moins bonne.

Les modifications de notre mode de vie étant la cause de cette perte de qualité du sommeil : augmentation des temps de transport, ouverture tardive des commerces, offre de loisirs nocturnes, multiplication des écrans… 

Trop d’écrans

L’enquête MGEN/INSV 2020 confirme que les parents ont effectivement besoin d’être sensibilisés aux effets néfastes des excès des écrans sur leurs enfants : seuls 45% d’entre eux reconnaissent leur impact négatif. 46% estiment que les écrans ont un effet neutre et 9% considèrent qu’ils ont un impact positif sur le sommeil des enfants. Enfin, 3 parents sur 10 ne donnent aucune consigne à leurs enfants sur l’utilisation des écrans.

Un couvre-feu digital

Les écrans envahissent notre quotidien. Depuis 2016, l’INSV rappelle l’importance d’un « couvre-feu digital » avant le coucher pour préserver la qualité de son sommeil. 

Après la lecture (60%), les Français citent le sommeil (50%) comme le temps le plus réduit par le temps consacré aux écrans. Viennent ensuite les activités de plein air (43%), les activités physiques (40%), les sorties culturelles (36%), la famille (36%), les amis (29%) et les repas (24%).

Continuer d’informer les Français sur les effets néfastes des écrans sur leur sommeil apparaît indispensable : 56% des Français jugent que les écrans n’ont aucun impact sur la qualité de leur sommeil.

Conditions de travail sur le sommeil et la vie de famille

En 20 ans, les conditions de travail ont évolué avec des éléments positifs comme le télétravail et des éléments négatifs comme le travail à horaires décalés et l’augmentation des temps de transports. Pour 75% des Français, le travail en horaires décalés a un impact négatif sur le sommeil. 49% des Français estiment que le télétravail a un impact neutre sur le sommeil et 30% un impact positif.