Sida : les jeunes filles touchées de plein fouet

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Lors de la 22e conférence internationale sur le sida qui a lieu en ce moment à Amsterdam, l’Unicef a rappelé ces chiffres alarmants : les jeunes filles représentent les deux tiers des infections.

Les 15-19 ans sont les premières victimes du sida et les jeunes filles représentent les deux tiers des infections, selon le nouveau rapport de l’Unicef [fn]Le rapport s’intitule Women: At the heart of the HIV response for children (Les femmes : au cœur de la lutte contre le Vih pour les enfants)[/fn], présenté lors de la 22e Conférence internationale sur le sida, qui se tient actuellement à Amsterdam.

Toutes les 3 minutes, une jeune fille est infectée

Dans le monde, toutes les heures, environ trente adolescents de 15 à 19 ans ont contracté le Vih en 2017, d’après l’Unicef. 1,2 million de jeunes de cette tranche d’âge vivaient avec le Vih en 2017 – 3 sur 5 étaient des filles.
« C’est une crise de santé ainsi qu’une crise en matière de capacité d’action », déclare la directrice générale de l’Unicef, Henrietta Fore. « Dans la plupart des pays, les femmes et les filles n’ont pas accès à l’information et aux services nécessaires ou n’ont même pas la possibilité de refuser des relations sexuelles non protégées. Le Vih se propage rapidement parmi les personnes les plus vulnérables et les plus marginalisées, ce qui place les adolescentes au cœur de la crise ».

Bien que le nombre de décès ait reculé dans tous les autres groupes d’âge depuis 2010, y compris chez les adultes, la mortalité parmi les adolescents les plus âgés (de 15 à 19 ans) n’a pas diminué. L’an dernier, 130 000 enfants et adolescents âgés de 19 ans ou moins sont morts du sida, alors que 430 000 ont contracté le Vih.

Agir pour les filles et les femmes

« Nous devons faire en sorte que les filles et les femmes aient suffisamment de sécurité financière pour ne pas devoir se livrer au commerce du sexe. Nous devons veiller à ce qu’elles soient bien informées des modes de transmission et de la façon de se protéger », explique Angélique Kidjo, ambassadrice de l’Unicef. « Et, bien sûr, nous devons veiller à ce qu’elles aient accès à tous les services et les médicaments dont elles ont besoin pour rester en bonne santé. Avant tout, nous devons favoriser l’autonomisation des filles et des femmes – et l’éducation est encore une fois souvent le meilleur moyen d’y parvenir ». Plusieurs programmes sont en cours qui vont dans ce sens. Ils ont permis de réaliser d’importants progrès en matière de prévention de la transmission du Vih de la mère à l’enfant. Le nombre de nouveaux cas d’infection parmi les enfants de moins de 4 ans a été réduit d’un tiers entre 2010 et 2017. Aujourd’hui, quatre femmes enceintes séropositives sur cinq ont accès à un traitement qui les maintient en bonne santé et réduit le risque de transmission à leurs nouveau-nés.
 
Par exemple, relate l’Unicef, dans la région de l’Afrique australe, qui est depuis longtemps l’épicentre de la crise du sida, le Botswana et l’Afrique du Sud ont maintenant des taux de transmission de la mère à l’enfant de seulement 5 % et plus de 90 % des femmes vivant avec le Vih suivent un traitement efficace. Près de 100 % des femmes enceintes au Zimbabwe, au Malawi et en Zambie connaissent leur statut Vih.