Pénurie de médicaments : où en est-on ?

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De nombreux médicaments indispensables sont en rupture de stock. Où en est-on ? Que fait-on ?

De nombreux médicaments essentiels viennent à manquer. L’an dernier, en France, 530 signalements de médicaments en rupture de stock ont été faits, soit 30 % de plus qu’en 2016, d’après les données de l’Agence nationale du médicament (Ansm). Fait nouveau : la plupart des produits sont considérés comme « d’intérêt thérapeutique majeur ».

Quels sont les médicaments manquants ?

Parmi la liste des ruptures, les médicaments qui font le plus défaut sont les suivants :  les anti-infectieux et notamment les vaccins, les médicaments du système nerveux, et les anticancéreux.

Pourquoi de telles ruptures ?

Pour certains médicaments anciens, les prix n’ont pas été actualisés et les marges sont trop faibles pour que les industriels investissent dans les structures de production, malgré leur intérêt « thérapeutique évident ». C’est le cas pour certains antibiotiques, anticancéreux et pour les vaccins.

D’autre part, il semblerait que la France ne soit pas attractive pour les industriels qui délocalisent leur outil de production, notamment en Asie. Enfin, les normes et la réglementation sont en constante augmentation. L’autorisation de mise sur le marché (Amm) peut s’avérer complexe et sans coordination entre les différents états européens.

Que fait-on ?

Le Sénat a réagit et une mission d’information a été créée. Les sénateurs souhaitent que des mesures soient mises en place rapidement. Un rapport est attendu fin septembre. L’Académie de pharmacie, elle aussi, est montée au créneau. Elle souhaite la mise en place d’un « groupe élargi » avec des représentants des administrations et agences concernées, de l’industrie, des pharmaciens hospitaliers et officinaux, et des académies, pour recenser les « médicaments indispensables », et de définir le plan d’action pour chaque produit identifié. Il s’agit également pour l’Académie d’anticiper les ruptures au niveau français et européen. Surtout pour les vaccins, domaine dans lequel les industriels doivent être informés en amont des changements de réglementation et de calendrier.

Elle milite aussi pour « créer les conditions d’une relocalisation de la synthèse des substances actives […] en Europe, pour atteindre, par paliers, une indépendance de l’Europe […] pour les médicaments indispensables ».

Enfin, la Commission européenne et l’agence européenne du médicament (Ema) seraient mises à contribution « dans une démarche d’harmonisation internationale ».