Le point sur les 11 vaccins obligatoires

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Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre 11 maladies est obligatoire. Elle représente 10 injections pour les enfants entre 2 et 18 mois. 6 rendez-vous peuvent suffire.

En France, ces vaccinations étaient déjà recommandées. Ainsi, plus de 70 % des enfants sont déjà vaccinés contre ces 11 maladies. Mais pour certaines d’entre elles, la couverture vaccinale reste insuffisante, c’est pourquoi la ministre de la santé Agnès Buzyn a souhaité étendre l’obligation pour les enfants en passant de 3 vaccins obligatoires (diphtérie, tétanos, poliomyélite) à 11, en y rajoutant la coqueluche, l’haemophilus influenzae de type B, hépatite B, pneumocoque, méningocoque C, rougeole, oreillons, rubéole). L’Etat avait considéré qu’il n’était plus nécessaire de les rendre obligatoires car on pouvait compter sur l’adhésion forte de la population et des médecins pour assurer la vaccination de tous les enfants. Les vaccinations recommandées sont bien toutes aussi importantes que les vaccinations obligatoires, elles étaient simplement plus récentes. Mais cette couverture vaccinale est insuffisante, et on assiste au retour de certaines maladies, ce qui engendre des hospitalisations, des handicaps et des décès.

Le Dtp (diphtérie, tétanos et poliomyélite) et coqueluche

La diphtérie se transmet par la toux et les éternuements. Elle prend la forme d’une angine grave qui peut entraîner des complications et provoquer la mort par asphyxie ou par complications cardiaques ou neurologiques dues à la toxine sécrétée par la bactérie. Une dizaine de cas de diphtérie ont été répertoriés en France depuis 2000, ils n’ont pas généré de cas secondaire grâce à la couverture vaccinale très élevée chez le nourrisson. Cependant, deux enfants non vaccinés, qui n’avaient pourtant pas voyagé dans les semaines précédent la maladie, sont récemment décédés suite à la diphtérie dans des pays voisins : un enfant de six ans en Espagne en 2015, une fillette de trois ans en Belgique en 2016.

La poliomyélite, qui a aujourd’hui disparu en France, devrait être la deuxième maladie éradiquée grâce à la vaccination. Quelques rares foyers épidémiques persistent. Il s’agit d’une infection virale qui, dans sa forme la plus grave, provoque des paralysies des bras, des jambes ou des muscles qui permettent de respirer. Elles peuvent laisser des séquelles définitives.

Le tétanos : la couverture vaccinale du nourrisson est supérieure à 95 %. Cela a permis d’éliminer cette maladie chez l’enfant et le jeune adulte en France. Cependant, la survenue de 3 cas de tétanos entre 2012 et 2016, chez des enfants vraisemblablement non vaccinés confirme le risque de survenue de la maladie pour tout enfant non vacciné. Il faut aussi rappler la persistance de cas de tétanos chez l’adulte, le plus souvent des personnes âgées non vaccinées ou non à jour de leurs rappels. Le tétanos est causé par une bactérie qui vit plus de 100 ans et se trouve dans la terre. Elle s’introduit dans le corps par une blessure ou une petite plaie. Elle attaque le système nerveux. Le tétanos est mortel une fois sur trois. Le vaccin est le seul moyen d’être protégé.

Coqueluche : le nombre de cas a fortement diminué chez l’enfant depuis l’intégration en 1966 de cette vaccination. Cependant la bactérie continue de circuler. Les nourrisons, trop jeunes pour être vaccinés, sont donc à risque d’être contaminés. La coqueluche est une maladie respiratoire. Elle provoque des quintes de toux fréquentes et prolongées. Ses complications peuvent aller jusqu’au décès.

Les méningites : les méningites sont la forme la plus grave des infections à pneumocoques. 1 enfant sur 10 en meurt et 1 sur 4 en garde des séquelles sévères (surdité, handicap). 800 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année des suites d’une infection  due au pneumocoque. La mise à disposition en 2010 du vaccin a amélioré la protection en réduisant de près de 50 % le nombre de nouveaux cas. Cette bactérie touche plus souvent les jeunes enfants, les personnes âgées et atteintes de maladies chroniques ou immunodéprimés.

Haemophilus influenzae B (Hib) Avant le vaccin, la bactérie Haemophilus influenzae b était responsable de 500 à 600 ménigites par an chez les jeunes enfants. 5 % en décédaient et 20 % gardaient des séquelles neurologiques définitives. La couverture vaccinale est aujourd’hui de 98 % pour la primo-vaccination et de 95,7 % pour le rappel. La vaccination obligatoire a pour but de protéger des formes graves de l’infection en particulier méningites qui surviennent le plus souvent avant l’âge de 5 ans. Cette bactérie Hib est transmise par les gouttelettes de salive des personnes infectées. Elle peut entraîner des infections locales comme une otite ou une épiglottite, infection de l’arrière gorge (larynx) pouvant entrainer une asphyxie.

Hépatite B : en France, on estimait à la fin des années 2000 que près de 280 000 personnes étaient porteuses d’une hépatite B chronique et que chaque année, près de 1 500 décès étaient liés à cette maladie. Il s’agit d’une infection du foie causée par le Vhb. Il se transmet par le sang, les sécrétions vaginales et le sperme. Dans 90 % des cas, la maladie guérit spontanément. Parfois elle évolue en hépatite fulminante qui peut nécessiter une greffe. Dans 5 % des cas elle persiste dans le sang durant des mois, des années. Elle devient chronique.

Ror (rougeole oreillons rubéole) : en 1980, avant que la vaccination se généralise, on estimait à 2, 6 millions par an le nombre de décès dus à la rougeole. Ils ont chuté de près de 80 % entre 2000 et 2014. La France a fait face de 2008 à 2012 à une nouvelle épidémie, conséquence d’une couverture vaccinale insuffisante, tant chez les nourrisons que chez les enfants plus grands et les jeunes adultes. Durant cette période, plus de 1 500 hospitalisations pour pneumonie liée à la rougeole et 34 complications graves ont été notifiées, 33 encéphalites et 20 décès recensés. Aujourd’hui, le risque de nouvelles épidémies persiste et plus de 450 cas ont été notifié depuis le début de l’année 2017. Le virus se transmet par la toux ou les éternuements. La rougeole se manifeste par une forte fièvre, un malaise général, une éruption cutanée. Si elle guérit en deux ou trois semaines, des complications peuvent survenir. Les plus graves, des encéphalites, peuvent entrainer la mort ou de possibles séquelles. Grâce au vaccin, la rubéole est les oreillons ont pratiquement disparu. La rubéole est un vrai danger pour les femmes enceintes et leurs futurs bébés : attrapée pendant les premiers mois de grossesse, elle peut provoquer des malformations graves chez le bébé.

Le ménincocoque C : c’est une pathologie rare mais très sévère. Le taux de séquelles, atteintes neurologiques ou amputation est supérieur à 20 % et le risque de décès de 10 %. La couverture vaccinale, de 71 % ,est largement insuffisante. L’incidence des infections à méningocoques C a augmenté entre 2010 et 2016. Depuis 2011, 339 infections sont suvernues chez des personnes non vaccinées et ont entraîné 31 décès. La maladie est due à une bactérie qui se transmet par la toux et les postillons. Les formes les plus graves sont les méningites et les septicémies. Elles peuvent conduire au décès ou laisser des séquelles importantes. L’apparition sur le corps de tâches rouges ou violacées est le signe d’un purpura fulminans, complication redoutable, mortelle dans 30 % des cas en quelques heures en l’absence de traitement.