Le président de la République a annoncé, dans une allocution télévisée, des mesures strictes pour réduire les déplacements des Français, sans jamais prononcer le mot de confinement. Le ministre de l’Intérieur a précisé les modalités pratiques de ces dispositions.
Le président Emmanuel Macron a annoncé, dans une allocution solennelle, lundi 16 mars, que la France était entrée dans « une guerre, une guerre sanitaire ». Une réduction drastique des déplacements des Français devenant de fait obligatoire. Le président a insisté sur le fait que les Français ne semblaient pas avoir compris la gravité de la situation. Ils étaient en effet massivement sortis dans les rues et dans les parcs la veille, faisant fi des consignes données par le gouvernement et les médecins. Emmanuel Macron a annoncé une durée de restriction de déplacements durant 15 jours, mais qui sera très probablement prolongée. Seuls les déplacements concernant les soins, les courses alimentaires, l’aide à un proche dépendant ou pour l’accompagnement des enfants dans le cadre d’une garde alternée seront autorisés. il sera aussi possible de sortir pour faire de l’exercice. Les déplacements professionnels obligatoires seront autorisés. Le président a toutefois exhorté les entreprises à organiser le travail à la maison. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a précisé les dispositions pratiques de ce « confinement » qui ne dit pas son nom. Des « points de contrôle » fixes et mobiles mobiliseront 100 000 policiers et gendarmes sur le terrain. Chaque personne qui se déplacera devra se munir d’une attestation sur l’honneur téléchargeable sur le site du Ministère de l’intérieur ou sur papier libre, spécifiant la nature de son déplacement, la destination. Des amendes de 38 euros qui pourront rapidement passer à 135 euros, seront imposées aux contrevenants.
D’autres part, le second tour des élections municipales est reporté, les frontières de l’Union Européenne sont fermées et la réforme des retraites suspendue.
Le bilan ajusté de l’épidémie en France est passé à 148 morts et 6633 cas de contamination confirmés. Les deux prochaines semaines s’annoncent particulièrement difficiles avec un risque d’explosion des cas. Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a lancé un appel à la « mobilisation générale ».
« Le nombre de cas double désormais tous les trois jours », mais « je voudrais surtout que nos concitoyens se rendent compte qu’il y a des personnes qui sont malades, en réanimation et dont le pronostic vital est engagé, et ces personnes se chiffrent en centaines » a-t-il insisté.