Proche de la Mutuelle de France Alpes du Sud par les valeurs d’entraide et de solidarité qu’elle partage avec elle, la Populaire est une association à vocation sociale et non lucrative
Elle connaît aujourd’hui quelques difficultés du fait de la diminution des subventions du conseil départemental, lequel s’est aligné sur le tarif national en attendant de finaliser son diagnostic départemental. Une démarche comptable qui ne considère pas les problématiques et les besoins rencontrés dans les Alpes-de-Haute-Provence.
L’aide aux personnes demande beaucoup de personnel, la masse salariale de l’association est donc son plus important poste de dépenses. Didier Turrini, qui dirigeait l’association depuis quelques années, vient de la quitter. Le nouveau directeur, Farid Bouaita, est en poste depuis septembre, secondé par une assistante de direction qui gérera, entre autres, les ressources humaines pour dynamiser La Populaire. « Farid pourra désormais s’appuyer sur son assistante pour libérer du temps à la gestion de notre association et entreprendre des démarches indispensables » indique le président René Villard.
Convaincre le conseil départemental
Ces démarches débuteront par une rencontre avec René Massette, président du conseil départemental. « Les subventions allouées ne sont pas suffisantes : nous affichons en fin d’exercice un léger déficit…
Même si l’Apa (allocation personnalisée d’autonomie) et la Pch (prestation de compensation du handicap) représentent une part non négligeable dans le budget du du conseil départemental, les besoins grandissent en même temps que l’espérance de vie augmente. La validation très prochaine de son schéma de l’autonomie, couplé à un diagnostic, va permettre à René Massette de constater que les besoins sont ici supérieurs à la moyenne nationale. Ils nécessitent donc un alignement de la Pch sur l’Apa, car la Pch nous fait intervenir à perte auprès des publics dits handicapés », commente Farid Bouaita.
Il s’est fixé deux objectifs : développer l’activité de La Populaire et valoriser les métiers d’intervention à domicile. « Ces métiers sont mal reconnus, d’où notre difficulté à recruter. Les valoriser passe par la formation, la professionnalisation, car si le ménage ne requiert pas de formation particulière, d’autres interventions l’exigent… Les gens sont peu ou pas formés, le métier n’est pas valorisé, ce qui entraîne un désengagement des salariés et des arrêts maladie. Ce phénomène a un coût », ajoute le directeur.
Pour René Villard, la difficulté de recruter tient aussi aux faibles salaires et à la précarisation des emplois : « Avec la baisse des dotations de l’Etat, le département a de moins en moins d’argent. S’il abondait au niveau nécessaire, nous pourrions répercuter cela pour partie vers les salaires, d’autant que ce secteur est porteur d’emplois. »
Tout en tâchant de rationaliser leurs dépenses, Farid Bouaita et René Villard se disent en contradiction avec leurs valeurs. Car les bénéficiaires de leurs interventions participent financièrement en complément des subventions. « Bien que nous voulions faire plus de social que les autres, nous sommes amenés à prendre des décisions au regard des impayés ou, pour pouvoir fonctionner, à augmenter le montant de nos prestations, même s’il reste bien en dessous des tarifs pratiqués par les organismes privés », regrettent-ils de concert. Il est selon eux indispensable de convaincre le conseil départemental, au risque de plonger dans une totale précarité les bénéficiaires, lesquels se retourneront vers les Ccas communaux, ce qui,au final, reviendra plus cher.
Paule Bounat