Ségur de la santé : suite et fin

Ségur de la santé, plan pour l'hôpital 123RF©
Ségur de la santé, plan pour l'hôpital 123RF©

Le Ségur de la santé vient de s’achever avec à la clé, 33 mesures dont une augmentation de 180 euros pour les métiers paramédicaux et non médicaux, des embauches, l’ouverture ou la réouverture de 4 000 lits hospitaliers et une enveloppe de 7,5 milliards d’euros, tous les ans pour l’hôpital, à partir de 2022. Des annonces qui ne sont pas à la hauteur des enjeux, pour plusieurs syndicats.

Le ministre de la santé a présenté, mardi 21 juillet, ses propositions pour améliorer le fonctionnement et l’organisation du système de soins. L’accord trouvé au terme du Ségur de la santé repose sur 33 mesures et notamment la revalorisation des métiers paramédicaux et non médicaux (techniciens, brancardiers, administratifs, etc.), de 180 euros par mois au lieu des 300 prévu au départ, la création de postes supplémentaires, l’ouverture ou la réouverture de 4 000 lits hospitaliers « à la demande ». A la clé également, 15 000 créations d’emplois, avec 7 500 qui n’étaient pas pourvus, et 7500 qui sont réellement créés.

Pour l’hôpital public, le ministre de la Santé a, dit « mettre fin » au « mercenariat » de l’intérim médical, qui a « donné lieu à trop d’abus, trop longtemps »

L’État consacrera 7,5 milliards d’euros de plus au budget annuel de l’hôpital à partir de 2022.

Sur le front des Ehpad, durement touchés par la crise sanitaire, Olivier Véran a déclaré : « Au moins un quart des places en Ehpad pourront être rénovées, accessibles et conformes à la rénovation énergétique ».

Hausse des salaires : c’est moins que prévu

Le protocole d’accord prévoit une augmentation de 180 euros par mois pour tous les salariés, en deux temps : une première hausse de 90 euros par mois à partir du 1er septembre, et une seconde hausse de 90 euros par mois à compter du 1er mars 2021. Bien loin des 300 euros net par mois réclamés par certains syndicats. « On se doutait que les annonces ne seraient pas forcément à la hauteur. Il y a plusieurs lignes rouges qui sont franchies, sur lesquelles la Cgt est en position de s’interroger sur la possibilité de signer ou pas ce protocole d’accord », a indiqué sur franceinfo Patrick Bourdillon, l’un des représentants Cgt au Ségur. 

Les grilles salariales vont être réactualisées pour mieux correspondre au niveau des diplômes. Les kinésithérapeutes et orthophonistes, sont concernés. Leur grille salariale sera revalorisée.

« Pour notre part, précise la Fédération des Mutuelles de France, nous estimons que, si des réelles avancées ont été permises par ces travaux, les réponses restent insuffisantes par rapport aux enjeux révélés par la mobilisation des personnels et la crise de la COVID-19. Toutes les revendications des personnels n’ont pas été satisfaites, les dispositions en matière de financement demeurent faibles ou floues, de nombreuses orientations sont soumises à négociations conventionnelles ou décisions ultérieures, la médecine de ville a été pour l’essentiel oubliée. »

« Concernant les urgences, il n’y a aucun progrès. Il ne se passe rien de moderne. On nous avait promis un nouveau monde, on a l’impression que c’est le monde du passé qui est en train d’être institutionnalisé pour des années », regrette Patrick Pelloux.