Les Français, très exposés aux métaux lourds, via l’alimentation

Attention aux métaux lourds dans les poissons et crustacés 123RF©
Attention aux métaux lourds dans les poissons et crustacés 123RF©

Les enfants et les adultes sont très exposés aux métaux lourds, comme l’arsenic, le cadmium, le chrome, le cuivre, le nickel, le mercure… d’après une étude de Santé publique France.

Cette enquête française de grande ampleur intitulée Esteban, note que l’alimentation est la principale source de transmission des métaux lourds et que les niveaux mesurés chez les enfants et les adultes, étaient les plus élevés d’Europe et d’Amérique du Nord.

L’étude a analysé l’exposition à 27 métaux de 1 104 enfants et 2 503 adultes de 6 à 74 ans sur la base de prélèvements d’urines, de sang et de cheveux et d’un questionnaire sur leurs habitudes de vie

Santé publique France

Arsenic, cadmium, chrome, cuivre, nickel, mercure…

Tous ces métaux lourds sont trop présents dans notre alimentation. L’arsenic, par exemple, est présent chez 100% des adultes et des enfants, tout comme le cadmium, que l’on retrouve dans la croûte terrestre. Idem pour l’arsenic inorganique (Asi), l’acide monométhylarsonique (MMA) et l’acide diméthylarsinique (DMA).

L’ensemble de la population est exposée aux métaux lourds

Enquête Esteban

Les taux d’exposition sont presque aussi élevés pour d’autres métaux lourds : le mercure, mesuré dans les urines est retrouvé chez plus de 96% des adultes et enfants ayant contribué à l’étude et le cuivre chez plus de 97% des participants. Ce taux atteint plus de 98% pour le nickel, et presque 100% pour le mercure détecté dans les cheveux prélevés. Ceux de métaux comme l’arsenic, le cadmium ou le chrome sont désormais « plus élevés », que lors des études menées en 2006/2007.

En tout, les enfants et adultes sont exposés à 27 métaux lourds

En France, les niveaux les plus élevés

Santé publique France relève également que « les niveaux mesurés, que cela soit pour l’enfant ou l’adulte en France, étaient plus élevés que ceux retrouvés dans la plupart des pays étrangers (Europe et Amérique du Nord), sauf pour le nickel et le cuivre ». Le niveau d’exposition à l’arsenic total est ainsi supérieur en France à ceux des pays d’Europe du Nord et d’Amérique du Nord, celui du cadmium supérieur à l’ensemble des autres pays, et celui du chrome est plus élevé que dans le reste de l’Union européenne. Pour le cadmium, l’écart est particulièrement impressionnant : les niveaux d’exposition mesurés aux Etats-Unis « étaient de deux à trois fois inférieurs à ceux de la population française », note Santé publique France.

Un risque pour la santé

Ingérés en grosse quantité, ils peuvent être à l’origine de « l’apparition de maladies chroniques, de déficience immunitaire ou encore de cancers », alerte l’étude.

L’alimentation en ligne de mire

L’étude révèle que l’une des principales source d’exposition à ces métaux est l’alimentation, notamment dans :

– les poissons et fruits de mer qui contiennent de l’arsenic, du chrome, du cadmium et du mercure ;

– les céréales qui peuvent contenir du cadmium et du cuivre ;

– et les légumes biologiques contenant du cuivre, utilisé par les agriculteurs pour lutter contre les maladies fongiques .

Et aussi :

– le tabac qui augmenterait les concentrations en cadmium et cuivre ;

– les implants médicaux pourraient augmenter celles en chrome ;

– et les plombages qui auraient une influence sur les concentrations en mercure dans les urines.

Réduire son exposition aux métaux

L’étude donne des pistes pour réduire son exposition aux métaux comme :

– d’arrêter le tabac. « Chez les adultes, le tabac entraînait une augmentation de plus de 50% d’imprégnation chez les fumeurs », précise l’étude ;

de diversifier ses sources alimentation et limiter sa consommation de poisson à deux fois par semaine dont un poisson gras « en variant les espèces et les lieux de pêche ».