Perrine Toudic, directrice de l’hôpital Pierre Rouquès – Les Bluets, à Paris, détaille comment cet établissement à visée sociale s’est spécialisé dans l’accueil de patientes en situation de précarité.
Quelle est la particularité de votre établissement ?
Perrine Toudic : L’objectif de l’hôpital est de faire la promotion de la santé auprès de toutes les femmes, sans distinction. Quels que soient leurs revenus, leur origine et leur milieu social. Les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (C2S), qui disposent donc de ressources modestes, sont de plus en plus nombreuses à venir consulter. Leur nombre a augmenté de 7 % en un an.
Or, nous constatons que ces patientes sont plus susceptibles que les autres de renoncer à se soigner, en raison de difficultés financières. Ce qui peut engendrer de lourdes conséquences sur leur santé, sur leur condition sociale, jusqu’à leur marginalisation. Autant de risques qui ont des incidences directes sur le système de santé et la société tout entière.
Notre hôpital existe depuis près de quatre-vingt-dix ans. Il s’agissait à l’origine d’un dispensaire créé à Paris grâce aux syndicalistes et mutualistes de la métallurgie.
Quels sont les dispositifs mis en place pour accueillir les femmes en situation de fragilité ?
P. T. : Pour les intégrer de manière pérenne dans un parcours de soins, nous avons opté pour une approche globale de leur santé. En plus de la santé sexuelle et gynécologique, elles bénéficient aussi d’un accompagnement psychologique, psychiatrique et social. Cela évite d’abandonner le suivi médical en cours de route. Toutes les problématiques peuvent être ainsi abordées.
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