Covid-19 : la chloroquine est proposée aux malades de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille

chloroquine, covid-19, Pr Raoult, Institut hospitalo-universitaire (Ihu) de Marseille 123 RF©
chloroquine, covid-19, Pr Raoult, Institut hospitalo-universitaire (Ihu) de Marseille 123 RF©

L’équipe du Pr Raoult, de l’Institut hospitalo-universitaire (Ihu) de Marseille, a décidé de traiter à la chloroquine les patients atteints de covid-19, sans attendre les résultats de la grande l’étude clinique, déjà lancée.

Le Pr Didier Raoult, s’appuyant sur ses propres essais, considère que la chloroquine (un antipaludéen utilisé depuis plusieurs décennies, sous le nom de nivaquine), associée à un antibiotique, l’azithromycine, peut donner de bons résultats.

Six jours après avoir été traités à la chloroquine, seulement 25 % des patients étaient encore porteurs du virus.

 « On prend nos responsabilités de médecin »

Pour le Pr Philippe Parola, chef du service des maladies infectieuses de l’Ihu à Marseille, qui travaille avec le Pr Raoult, l’équipe prend ses responsabilités en traitant les malades, sans attendre les résultats de la grande étude clinique. Il a expliqué sa stratégie sur FranceInfo, lundi 23 mars :

« Dans le cadre de la relation médecin-patient, je dois faire le mieux en l’état des connaissances. La stratégie que nous avons toujours prônée dans les maladies infectieuses en général et dans le coronavirus en particulier, c’est de tester les patients fébriles, donc de faire le diagnostic au plus tôt, et dès qu’un traitement est disponible. »

Et d’ajouter :

« Il faut savoir que ces molécules, la chloroquine comme l’azithromycine, sont utilisées depuis des années et qu’on en connaît les effets secondaires, y compris de leur association. »

Les doutes de la communauté scientifique

Les autorités sanitaires restent prudentes, voire très critiques. La communauté médicale juge en effet que traiter des malades alors que les résultats d’études ne sont pas encore parus, est très problématique sur le plan scientifique.

D’autre part, d’un point de vue statistique, l’étude du Pr Raoult porte sur un petit nombre de patients (42), ce qui peut présenter un biais pour l’étude. Beaucoup de médecins alertent également sur les effets secondaires (notamment pour les patients cardiaques) de ce traitement.

En conséquence, la communauté scientifique considère qu’il est plus raisonnable d’attendre les résultats de l’étude en cours actuellement, qui porte sur plusieurs milliers de patients, dans plusieurs hôpitaux français et européens, avant de prendre une décision.

Pour information, d’autres traitements en cours de test sont eux aussi, prometteurs.