Michel Jouvet, le père du sommeil paradoxal, s'est endormi pour toujours

Viva Magazine
© Viva Magazine

Le neurobiologiste Michel Jouvet, découvreur du sommeil paradoxal, le moment où l’on rêve, est décédé à l’âge de quatre-vingt-onze ans à Villeurbanne (Rhône).

Il a consacré sa vie au sommeil et découvrit, en 1959, le sommeil paradoxal, ce moment particulier où l’on rêve.

Michel Jouvet, médaille d’or du Cnrs et qui a longtemps dirigé un laboratoire de l’Inserm à Lyon, a étudié l’activité cérébrale d’animaux durant l’éveil et le sommeil, en leur plaçant des électrodes. Il s’aperçut qu’à côté des phases de sommeil dit lent (déjà décrit), des périodes d’activité rapide ressemblaient à l’éveil alors que l’animal ne semblait pas éveillé. C’est pour cela qu’il baptisa ce moment : sommeil paradoxal. Il s’est très vite aperçu que cela correspondait au moment des rêves. Pour lui, il s’agit d’un troisième état du cerveau, aussi différent du sommeil que celui-ci l’est de l’éveil.

Les différentes phases du sommeil

Après cette découverte, en 1961, il classe le sommeil en différentes phases : le sommeil lent, caractérisé par des ondes lentes sur les tracés d’électroencéphalographie et sommeil paradoxal, durant lequel sont enregistrés des mouvements oculaires rapides.

C’est lui qui découvrit le concept de « mort cérébrale » chez l’homme, ainsi que les propriétés anti-sommeil d’une molécule, le modafinil, aujourd’hui encore considérée comme l’un des traitement les plus efficaces de l’hypersomnie et de la narcolepsie, deux pathologies du sommeil très invalidantes.

Enfin, Michel Jouvet a mené des recherches la mort subite du nourrisson, qui ont permis de déceler un nombre non négligeable de narcolepsies chez des enfants de six à huit ans.