La Drees vient de sortir son rapport 2017 sur la santé des Français. Si l’espérance de vie progresse encore, elle le fait moins fortement. Les maladies cardio-vasculaires et les cancers sont en tête des pathologies qui affectent les Français.
Les Français bénéficient d’une espérance de vie élevée. Elle est de 85,0 ans pour les femmes en 2015, parmi les plus élevées d’Europe, et 78,9 ans pour les hommes, dans la moyenne européenne. En dix ans, l’espérance de vie des femmes a progressé de 1,2 an et celle des hommes de 2,2 ans. Cependant, l’augmentation de l’espérance de vie a été plus importante au cours des dix années pré-cédentes. En effet, l’espérance de vie a progressé chez les hommes de 2,9 ans et chez les femmes de 1,9 an entre 1995 et 2005. L’écart entre les deux sexes se réduit, comme dans quasiment tous les pays européens. On constate cependant un recul de l’espérance de vie entre 2014 et 2015, de 0,4 an pour les femmes et 0,3 an pour les hommes. Cette baisse serait principalement conjoncturelle, due à une forte augmentation de la mortalité des personnes âgées au cours de l’épisode grippal de l’hiver, avec une épidémie de forte intensité. C’est la première fois qu’une baisse annuelle de cette ampleur est constatée depuis l’après-guerre.
Cancers et maladies cardio-vasculaires : les deux premières causes de décès
Sur les 567 000 décès observés en France métropolitaine en 2013, les cancers et les maladies cardio-vasculaires constituent les causes les plus fréquentes (respectivement 27,6 et 25,1 %), suivies par les maladies de l’appareil respiratoire (autres que les cancers), qui représentent un décès sur quinze, et les morts violentes (suicides, accidents…) qui représentent également un décès sur quinze. Ces quatre groupes de maladies rassemblent près de deux tiers des décès. La répartition de la mortalité liée à ces groupes de pathologies évolue peu d’une année sur l’autre mais de manière relativement régulière. Les cancers sont progressivement devenus la première cause de mortalité depuis 2004, devant les maladies cardio-vasculaires, pour l’ensemble de la population. Les maladies cardio-vasculaires restent cependant la première cause de mortalité chez les femmes, devant les cancers, à l’inverse des hommes.
Si la mortalité par AVC ne cesse de diminuer depuis les années 2000, l’incidence des patients hospitalisés est en augmentation chez les moins de 65 ans depuis 2002. Cette augmentation semble concerner plus particulièrement les AVC d’origine ischémique et touche autant les hommes que les femmes. Elles pourraient être liées à une augmentation de la prévalence de certains facteurs de risque dans la population comme le tabagisme, l’obésité et la sédentarité.
Depuis 2011, l’incidence globale de l’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) tend à augmenter de 2 % par an. L’augmentation du nombre de nouveaux cas est essentiellement expliquée par l’accroissement de la taille de la population âgée. La part de la hausse qui ne résulte pas de ces évolutions démographiques serait due à l’augmentation du diabète et de ses complications, notamment l’insuffisance rénale chronique.Sous l’effet conjugué du vieillissement de la population et de l’amélioration globale de la survie en cas de pathologie chronique, le nombre de personnes concernées par une ou plusieurs de ces maladies ne cesse de s’accroître. Plus préoccupant, l’augmentation de la fréquence des maladies chroniques concerne également les personnes âgées de moins de 65 ans et tout particulièrement les femmes.
Une fréquence importante des troubles mentaux
Au niveau mondial, l’OMS considère que cinq des dix pathologies les plus préoccupantes au xxie siècle relèvent des troubles mentaux : schizophrénie, troubles bipolaires, addictions, dépression et troubles obsessionnels compulsifs. Elles sont responsables de la majeure partie de la mortalité par suicide, d’incapacités et de handicaps lourds ainsi que d’une qualité de vie détériorée pour les personnes atteintes. En 2014, environ 350 000 patients ont été hospitalisés dans un établissement psychiatrique public ou privé et/ou suivis en ambulatoire dans le secteur public pour troubles dépressifs, 216 000 personnes ont été identifiées comme souffrant de troubles bipolaires.
Alors que la mortalité par suicide est 3 fois plus élevée chez les hommes, les tentatives de suicide concernent plus les femmes que les hommes, qu’on les estime via des enquêtes déclaratives en population générale ou des données d’hospitalisation. Les adolescentes de 15 à 19 ans représentent le groupe le plus concerné par ces tentatives
Près de sept Français sur dix âgés de 16 ans ou plus se déclarent en bonne ou en très bonne santé,
Un peu moins d’un sur dix considère son état de santé comme mauvais voire très mauvais. Les principales causes déclarées sont les troubles de la vue, les affections ostéo-articulaires et les maladies de l’appareil circulatoire.
La consommation quotidienne d’alcool en diminution ?
L’excès de consommation d’alcool est également à l’origine d’une part importante de la morbidité (cancers, maladies chroniques du foie, atteintes psychiques, séquelles d’accidents) et de la mortalité prématurée. La consommation d’alcool diminue de manière régulière en France depuis plusieurs décennies. Ainsi, la France n’occupe plus la tête du classement européen comme cela a longtemps été le cas, même si elle demeure dans le groupe des pays les plus consommateurs.
L’augmentation du surpoids et de l’obésité, moins rapide dans les années récente
En matière de surpoids et d’obésité, également associés à un risque accru de morbidité et de mortalité, la situation française est plus favorable que celle observée dans la plupart des autres pays occidentaux. Leur prévalence a cependant augmenté depuis le début des années 1980. La moitié des adultes est aujourd’hui en surpoids et, parmi ceux-ci, un adulte sur six souffre d’obésité. Les dernières évolutions, fondées sur des données de poids et taille déclarées, laissent penser que ces prévalences continuent d’augmenter, même si cet accroissement semble moindre. S
La consommation de fruits et légumes et l’activité physique restent insuffisantes : 40 % de la population a une consommation en fruits et légumes conforme aux recommandations et la moitié déclare la pratique habituelle d’une activité physique en 2014.