Fin des véhicules diesel ou essence à Paris d'ici 2030 : un impact réel sur la santé des Parisiens

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Mettre fin à la circulation des véhicules diesel et essence en 2030, engagement pris en octobre par Paris et onze autres grandes métropoles, aurait un impact direct sur la santé. C’est le résultat d’une étude présentée par Anne Hidalgo à la veille d’un nouveau sommet international pour le climat.

« Parlez-leur de l’impact de la pollution sur leur santé, des 9 millions de morts par an, pas du réchauffement climatique. » Sortir des discours scientifiques pour passer aux actes, c’est ce que préconise Arnold Schwarzenegger lorsqu’il s’agit de lutter contre la pollution. Reçu par Anne Hidalgo ce lundi 11 décembre, à la veille du One planet summit, sommet international d’étape deux ans après l’accord de Paris pour le climat, il est venu apporter son soutien à la maire de Paris, une cravate verte sortie pour l’occasion.

Ensemble, l’ancien acteur américain, devenu gouverneur de Californie engagé en faveur de l’environnement et Anne Hidalgo ont présenté les résultats d’une étude menée par le C40[fn]organisation réunissant les villes décidées à réduire la pollution atmosphérique à travers le monde [/fn] analysant l’impact de l’engagement pris par douze métropoles, dont Paris, Londres et Mexico, en octobre dernier : mettre fin à la circulation des véhicules essence ou diesel d’ici 2030 dans leurs rues.

Eviter 400 décès par an

Sans surprise, l’étude souligne que cette mesure permettrait de réduire significativement le niveau des particules fines. « En 2030, grâce à cette mesure, le niveau de particules fines à Paris et dans ces 11 autres villes devrait baisser d’environ 1,3 microgramme par mètre cube. A Paris, cela permettra d’éviter chaque année environ 400 décès dus à la pollution de l’air, assure Anne Hidalgo. Cela ajoutera 21 jours d’espérance de vie en moyenne à tous les Parisiens. Et cela évitera plus de 7 600 admissions annuelles à l’hôpital pour des problèmes respiratoires ou des problèmes cardiovasculaires liés à la pollution de l’air. » Et les chiffres, qui ne portent que sur la population intra-muros, pourraient être encore plus importants avec la prise en compte du million de franciliens qui viennent quotidiennement travailler à Paris.

Et puisque moins de voitures, équivaut à moins de pollution, la maire s’est félicitée de la baisse du trafic routier en 2017. Une baisse de 4 % loin d’être un « un hasard » pour Anne Hidalgo. « C’est le fruit de notre politique municipale, qui soutient le développement des transports partagés et des transports en commun, rappelle-t-elle. C’est aussi le résultat du déploiement de notre plan vélo, avec 120 km de nouvelles voies cyclables qui ont été livrées cette année. »

De nouvelles aides financières bientôt mises en place

« Cette baisse du trafic se poursuivra en 2018, avec l’arrivée du Vélib’ métropolitain, qui comptera 30 % de vélos électriques », poursuit-elle. Car c’est une écologie incitative que la maire veut promouvoir, une écologie qui passe par le dialogue avec les constructeurs automobiles et par les aides financières aux particuliers comme aux professionnels pour l’achat de véhicules électriques. De nouvelles aides devraient d’ailleurs être mises en place avec le budget 2018, notamment pour les taxis, les auto-écoles, les autocaristes et les professionnels propriétaires de bateaux.

Des mesures saluées par Arnold Schwarzenegger, qui y voit matière à inspirer les autres villes. « L’idée n’est pas seulement de faire de Paris ou de la Californie des villes où il fait bon vivre, c’est aussi d’inspirer de nouvelles actions, d’inspirer de nouvelles collectivités. Laissez tout le monde copier vos lois! », s’est-il exclamé.

Reste à savoir si l’objectif, à l’heure actuelle, est réellement atteignable.