Comment se protéger de la pollution extérieure

Pics de pollution, exposition quotidienne aux particules fines… Que faire pour limiter les effets sur la santé ?

Plusieurs fois par an, on enregistre dans les villes françaises des pics de pollution. Mais c’est l’exposition quotidienne et prolongée qui est nocive pour la santé, selon Santé publique France. Et les campagnes ne sont pas épargnées : dans certains villages, les taux de pollution aux particules fines sont plus élevés qu’à Paris. En cause, le passage de nombreux camions et, dans les zones viticoles, les pulvérisations de pesticides.

Se renseigner sur la qualité de l’air

Le premier réflexe à avoir est de se renseigner sur l’état de l’air dans la région où l’on vit, ce qui permet d’adapter ses activités. De nombreux bulletins sont diffusés à la télévision, à la radio ou sur Internet. Si vous pratiquez une activité physique à l’extérieur, évitez de le faire en pleine ville ou près d’un axe routier. Préférez les espaces verts.

Une étude britannique récente publiée dans The Lancet démontre que la marche sportive pratiquée en pleine ville réduit la capacité pulmonaire des plus de 60 ans, alors que, pratiquée dans un espace vert, elle l’améliore. Les enfants sont très sensibles à la pollution atmosphérique. Dans la mesure du possible, emmenez-les plutôt « prendre l’air » dans les parcs ou les endroits éloignés de la circulation. En centre-ville, évitez de laisser les bébés dans la poussette à proximité des pots d’échappement. En cas de pic de pollution, limitez les sorties pendant les heures les plus chaudes de la journée.

Ne prenez ni votre voiture, ni votre vélo, et utilisez les transports en commun. Si vous avez la moindre inquiétude pour vous ou vos proches (toux, respiration difficile…) demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.

Porter un masque ?

Inutile d’essayer de se protéger avec un foulard ou un masque de chirurgie. Ils laissent passer les particules fines. Certains masques équipés de filtres à charbon font l’objet, en Chine, d’une étude menée sur des patients coronariens marchant deux heures par jour dans Pékin. Il semblerait qu’ils aient une certaine efficacité. A suivre…

Femmes enceintes, personnes âgées : restez vigilants

Certaines personnes sont plus sensibles à la pollution et doivent faire l’objet d’une vigilance particulière.

• Les enfants : en ville, ils marchent à hauteur des pots d’échappement et sont donc très exposés. Leurs alvéoles pulmonaires sont petites, très réceptives aux particules fines. Une étude de l’Unicef parue fin 2017 démontre que ces dernières endommagent la barrière hémato-encéphalique, cette membrane qui protège le cerveau des substances toxiques, causant des problèmes neurologiques (altération de la mémoire, baisse des capacités linguistiques et motrices…).

• Les femmes enceintes : comme le tabac, la pollution a des effets néfastes sur l’enfant à naître.

• Les personnes âgées : leur aptitude ventilatoire diminuée les expose particulièrement.

• Les personnes souffrant d’asthme, d’allergie, d’une maladie cardio-vasculaire ou respiratoire risquent de voir leurs troubles s’aggraver.

• Les personnes diabétiques, immunodéprimées, à risque cardiaque, souffrant d’affections neurologiques, respiratoires ou infectieuses doivent rester très vigilantes en cas de pic de pollution.