Pour un vrai plan de lutte contre la pauvreté

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Le collectif Alerte, qui regroupe des associations de lutte contre la pauvreté, demande un véritable plan de lutte contre la pauvreté aux candidats à la présidentielle.

« 14 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Le nombre de sans-abri s’accroît. 5 millions de Français souffrent de l’isolement. De nombreuses zones urbaines sont à la dérive. La politique du logement est défaillante », explique le collectif Alerte [fn]Le collectif regroupe 36 fédérations et associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion comme Emmaüs, France terre d’asile, Atd Quart-Monde, Habitat et Humanisme, l’Association des paralysés de France, la Fédération des acteurs de la solidarité (Fnars)…[/fn]. Il est urgent d’agir et de lancer un un véritable plan de lutte contre la pauvreté, digne de ce nom.

Des avancées, mais pas suffisantes

En France, la pauvreté est une triste réalité. Le dernier rapport de la Fondation Abbé-Pierre l’a souligné récemment concernant le mal-logement : « Le nombre de personnes confrontées à la crise du logement continue à augmenter ». Quatre millions de personnes sont sans abri, mal logées ou sans logement personnel. 12,1 millions de personnes sont touchées à des degrés divers par la crise du logement.

Certes, le plan de lutte contre l’exclusion mis en place en 2013 a permis une stabilisation du taux de pauvreté, une amélioration des minima sociaux, ou des avancées significatives dans le domaine de la santé, mais il n’a pas profondément modifié la situation des personnes en situation de précarité, surtout les jeunes et des familles monoparentales.

Pour François Soulage, président du collectif Alerte, « le moment est venu de changer d’échelle dans la lutte contre la pauvreté ; il est nécessaire de s’attaquer aux causes de la pauvreté et pas seulement à ses conséquences sur la vie des personnes ».

Le collectif Alerte demande un plan pluriannuel

Dans le cadre de la loi de programmation financière pour le quinquennat, le collectif demande de privilégier une action transversale, tenant compte des interactions entre les différents ministères. Il fait cinq propositions :

1. Un revenu minimum garanti, sous condition de ressources, dès 18 ans avec un accompagnement du jeune.

2. Une politique ambitieuse de formation professionnelle et d’alternance appuyée sur le
compte personnel d’activité qui doit être élargi à un droit à l’éducation-formation tout au long de la vie.

3. Des investissements sociaux massifs dans la lutte contre l’isolement, pour la petite enfance, et dans le soutien à la parentalité.

4. Une politique du logement qui permette enfin de sortir des logiques d’hébergement, de lutter contre la précarité énergétique, de mieux utiliser le parc privé et de garantir l’accès au logement, y compris privé, pour les personnes les plus modestes.

5. Une politique de santé accessible à toute personne, quels que soient ses revenus et à tous ceux présents sur le territoire, en application de l’accueil inconditionnel. Cela nécessite le renforcement du système de Sécurité sociale actuel.