Documentaire : « Chu de Grenoble : la fin de l’omerta »

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Diffusé uniquement sur Internet et financé par crowfunding, le documentaire Chu de Grenoble : la fin de l’omerta dénonce la souffrance des soignants dans cet hôpital.

Que se passe-t-il au Chu de Grenoble ? Après deux ans d’enquête, Bernard Nicolas et Caroline Chaumet, auteurs du  documentaire Chu de Grenoble : la fin de l’omerta dressent un panorama assez noir de la situation que vivent les soignants. Le reportage, accessible uniquement sur Internet, dénonce les conditions de travail, le harcèlement que subit le personnel. L’association Passeur d’alertes a été à l’initiative de ce film, financé par crowfunding.

« Maltraitance managériale »

Le documentaire s’articule autour de nombreux témoignages de soignants (infirmières, médecins, chefs de service). Tous dénoncent une « maltraitance managériale » fondée sur la recherche de rentabilité à tout prix, et de nombreux cas de harcèlement.

Le mari d’une pédiatre, interviewé dans le film, a pris conscience de l’importantce du phénomène après le suicide de Laurent Selek, un neurochirugien de trente-six ans qui a mis fin à ses jours le 2 novembre 2017, dans le bloc opératoire. Il a demandé à son épouse de lever le pied. La pédiatre est actuelement en arrêt maladie pour burn out.

A la suite de ce suicide, un rapport a été demandé par la ministre de la Santé Agnès Buyzin. Celui-ci, élaboré par Edouard Couty, médiateur national, pose un jugement sévère sur le management et l’organisation du Chu, et cela dans tous les services de l’hôpital.

Les soignants demandent un décloisonnement des service et souhaite renouer le dialogue.

« Bien que l’on comprenne les impératifs financiers, on ne fait pas ce métier pour la rentabilité », défend un Orl de l’hôpital.

La direction du Chu est muette dans ce documentaire : « La direction générale du Chu a refusé de répondre à nos questions », expliquent les auteurs du documentaire.

Le film, qui a été vu plus de 10 000 fois à ce jour, dérange. Depuis, les choses bougent du côté de la direction qui dit vouloir « modifier profondément le mode de gouvernance ». Dommage qu’il leur ait fallu attendre si longtemps pour réagir.

Voir le reportage Chu de Grenoble : la fin de l’omerta sur youtube.