Trop de pictos « Interdit aux femmes enceintes » sur les boîtes de médicaments

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La nouvelle règlementation concernant le pictogramme « Interdit aux femmes enceintes » sur les boîtes de médicaments inquiète l’Académie nationale de médecine.

L’Académie nationale de médecine s’est penchée sur la nouvelle réglementation concernant le pictogramme « Interdit aux femmes enceintes » qui sera apposé prochainement sur les conditionnement de médicaments. Deux modèles sont prévus : un modèle « Médicament + Grossesse = Danger. A ne pas utiliser sauf en l’absence d’alternative thérapeutique » et un modèle « Médicament + Grossesse = Interdit » pour les médicaments « formellement contre-indiqués en cas de grossesse, même s’il n’existe pas d’alternative thérapeutique ».

Une « intention louable », mais…

L’Académie de médecine note une « intention louable », mais redoute une « vague d’inquiétude infondée », puisque ce sont 60 à 70 % des spécialités qui pourraient être concernées au lieu de 10 %. D’après elle, cela ne « permettra pas de claire distinction entre les niveaux de risque des substances et diluera l’objectif initial ».

L’Académie craint, par ailleurs, que certaines femmes enceintes préfèrent « s’abstenir de tout traitement, même indispensable ». Elle considère que la mise en œuvre de cette mesure qui « résulte de la juste nécessité de mieux alerter prescripteurs et patientes sur les médicaments dangereux en cours de grossesse nécessite plus ample réflexion ».

« Seules les substances ayant fait la preuve de leur effet délétère pour la grossesse humaine devraient être visées par une action de communication de cette nature, avec apposition d’un pictogramme « Interdit ». Pour les autres substances, aucun pictogramme ne devrait être apposé », a-t-elle recommandé.

Cette nouvelle réglementation présenterait une difficulté supplémentaire à gérer pour les professionnels de santé, qui seraient dans l’obligation d’expliquer aux patientes les motifs des pictogrammes, « sans concertation préalable avec les sociétés savantes et professionnelles et sans communication sur le fond », concluent les auteurs de l’avis de l’Académie nationale de médecine.