Plan addictions du gouvernement : pas d'augmentation du prix de l'alcool

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Le Plan national de mobilisation contre les addictions du gouvernement ne présente pas assez de mesures fortes, selon les associations. Surtout concernant l’alcool.

Le Plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 a été lancé par le gouvernement, début janvier. Repoussé à plusieurs reprises, il comprend environ 200 mesures, qui appellent à « consolider », « renforcer », « soutenir » des actions déjà existantes. Certaines sont déjà connues, comme l’amende forfaitaire pour usage de cannabis ou le paquet de cigarettes à 10 euros à l’horizon 2020.

Chaque année, le tabac et l’alcool sont responsables du décès respectivement de 73 000 et de 49 000 personnes.

Alcool : aucune augmentation du prix

Déception du côté des addictologues : le plan ne prévoit aucune augmentation du prix de l’alcool, ni de création de taxe sur les « premix », ces boissons que les jeunes adorent (rosé pamplemousse, vin framboise…). C’est l’un des griefs reproché par la Fédération addiction, réseau d’addictologie qui regroupe plus de 200 associations. D’autant que les jeunes sont de plus en plus influencés par les publicités au sujet de ces « alcools festifs », qui sont diffusées sur les réseaux sociaux, d’après une enquête publiée dans le journal le Figaro, le 8 janvier.

Pour cette dernière, le lobby des alcooliers a fait son œuvre. Pour mémoire, les addictologues avaient publié une tribune en avril 2018 pour un véritable plan alcool.

En revanche, ce plan prévoit de mettre en place des opérations de testing pour s’assurer que l’interdiction de vente au moins de 18 ans est bien respectée par les établissements.

L’agrandissement « significatif » du pictogramme « femmes enceintes » pour les boissons alcooliques, déjà annoncé dans un « plan prévention », est confirmé.

Le plan met aussi en garde contre « l’usage intensif » des écrans et des jeux vidéo, qui peut devenir « problématique ».

Enfin, le plan prône la poursuite de l’expérimentation des salles de consommation de drogue (salles de « shoot ») à moindre risque, ouvertes aux usagers d’héroïne. Il « envisage » l’ouverture de nouvelles salles « pour répondre à des besoins non couverts ».